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Terrorisme : Daech change encore de mode opératoire

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Les détails d’un coup de filet pas comme les autres

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Les prévenues ont été programmées par leurs recruteurs pour un passage à l’acte imminent. L’une d’entre elles détenait des produits servant à fabriquer des explosifs, lesquels ont été découverts dans le domicile de l’une des membres de la cellule.

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abdelhak-el-khayam-police-bcijC’est un attentat à la ceinture explosive qu’ont réussi à déjouer les services de Abdelhak El Khayam. L’irréparable était sur le point d’être commis. Cette affaire à l’apparence simple est tout à fait inédite, du fait du timing choisi pour le passage à l’acte. L’enquête toujours en cours a révélé que l’une des jeunes filles avait programmé de passer à l’acte le jour même des élections. Cette fois-ci l’esprit destructeur des dirigeants de Daech s’en est pris aux filles n’ayant même pas atteint l’âge de la majorité.

Le chef du BCIJ souligne que «la majeure partie de ce groupe sont des mineures, deux d’entre elles sont âgées de 15 ans, deux autres de 16 ans et trois de 17 ans». Elles sont issues de Salé, Sidi Taibi, Kénitra, Benslimane, Tanger, Tan Tan, Zagoura, Taroudant, et elles ont toutes prêté allégeance à Daech. Ces jeunes filles visaient des institutions de l’Etat, des institutions politiques, et des lieux touristiques. Ce sont les éléments à charge retenus contre elles. Les prévenues ont été programmées par leurs recruteurs pour un passage à l’acte imminent. L’une d’entre elles détenait des produits servant à fabriquer des explosifs, lesquels ont été découverts dans le domicile de l’une des membres de la cellule. En outre, ces femmes formaient «une structure, dans la mesure où elles étaient toutes en contact entre elles». Le patron du BCIJ a confié que les prochains éléments de l’enquête risquent de révéler davantage de données.

Le Maroc dans la ligne de mire

La stratégie initiale de Daech est connue, elle consiste à attirer des candidats volontaires du Maroc pour les acheminer dans les foyers de tension afin de les soumettre à des entraînements militaires ou paramilitaires, mais également les faire participer à des opérations de guérilla pour commettre des actes terroristes sur le territoire marocain. «C’est une politique qui n’a pas abouti. On a démantelé presque toutes les cellules existantes».

Le mode opératoire consistant à «envoyer des étrangers pour mettre en œuvre leurs projets sanguinaires comme l’affaire du Tchadien ou celle du Français a échoué». Cette fois il s’agit de femmes mineures. «Malheureusement ces filles ont été instrumentalisées par une femme couveuse se trouvant déjà sur place au Maroc». Avec les moyens technologiques et les réseaux de discussions en ligne, ils ont pu atteindre des fillettes dont la majorité avait des membres de ses familles actifs dans des groupes islamistes, selon le chef du BCIJ. Abdelhak El Khayam précise que l’objectif des services de sécurité c’est de garantir la sécurité des citoyens par tous les moyens.

Par ailleurs, le patron du BCIJ a parlé de l’environnement scolaire et familial s’interrogeant sur son rôle ainsi que celui de la société civile dans la préservation de l’enfance contre la radicalisation comme c’est le cas de ces jeunes filles.

Daech : Mariage virtuel pour embrigader les filles !

Al Baghdadi, le Daechien en chef, a donné sa bénédiction au mariage ! Ce sont les déclarations de l’une des filles interpellées. Ce nouveau type de mariage est en fait un mode de recrutement de l’EI. Il est bien clair que le Maroc est dans le viseur des dirigeants de Daech. Les menaces contre le pays ne sont pas une nouveauté, mais cette fois le mode opératoire a encore changé. Choisir la femme marocaine comme kamikaze est en soi une cible et de surcroît des filles mineures. Ce n’est donc pas un hasard si le recrutement de ces jeunes filles s’est fait sur le Web, et notamment sur les réseaux sociaux, utilisés en masse par les jeunes. Le lavage du cerveau commence par une promesse de mariage et d’une après-vie heureuse. Bernées et rêveuses, les jeunes filles croient aux promesses des recruteurs de Daech avant de comprendre par la suite une fois en Syrie ou en Irak qu’il ne s’agit que d’illusions. L’histoire est connue et pourtant elle se répète au plus grand malheur des familles de ces jeunes.

L’approche sécuritaire a ses limites

La société est appelée à prendre à bras-le-corps ses enfants. L’esprit malveillant des intégristes de tout bord ne recule devant rien : femmes, mineures, enfants… Les services de sécurité jouent leur rôle dans la lutte contre le terrorisme, mais si la société ne suit pas le pire est à craindre. Le discours de haine prêché ou transmis à la jeune génération conduit droit à toutes les dérives.

Leila Ouchagour

Journaliste stagiaire

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