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Tout savoir sur la programmation budgétaire 2023-2025

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Une croissance autour de 4%, une récolte de 75 millions de quintaux, un taux d’inflation de 2%…

La valeur ajoutée agricole devrait s’établir à 12,9% en 2023 pour revenir à 4% en 2024 et 4,4% en 2025. Pour sa part, la valeur ajoutée non agricole se situerait autour de 3,6% en 2023 et grimperait respectivement à 3,8% en 2024 et 3,9% en 2025.

Les contours de la programmation budgétaire triennale ont été dévoilés en deux temps mercredi. Nadia Fettah, ministre de l’économie et des finances, en a exposé les grandes lignes à la fois en Conseil de gouvernement et devant la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants. Les anticipations faites tablent sur une reprise de l’activité économique et ce en dépit de l’instabilité de la conjoncture internationale.
La croissance devrait ainsi atteindre les 4,5% en 2023. À moyen terme, le taux de croissance devrait progressivement se rapprocher de 4 %, soit 3,7% en 2024 et 3,8%.
De ce fait, la valeur ajoutée agricole devrait s’établir à 12,9% en 2023 pour revenir à 4% en 2024 et 4,4% en 2025. Pour sa part, la valeur ajoutée non agricole se situerait autour de 3,6% en 2023 et grimperait respectivement à 3,8% en 2024 et 3,9% en 2025.

Se référant au département de l’Economie et des finances, «ces anticipations peuvent être revues à la baisse si les perspectives de reprise économique mondiale en 2023 continuent de se détériorer et que les anticipations de croissance sont réduites, notamment pour l’Union européenne, en raison des répercussions du conflit russo-ukrainien et de son impact sur les prix des matières premières, les chaînes de production et l’approvisionnement mondial, et ce en parallèle au durcissement des politiques monétaires afin de contrôler les pressions».

Dette du Trésor : Une prévision de 70,3 % du PIB à 2025

La programmation budgétaire pour la période 2023-2025 a en effet été établie sous l’hypothèse d’une récole de 75 millions de quintaux. Le scénario adopté porte également sur un cours de butane de 700 dollars la tonne en 2023 et de 590 dollars la tonne en 2025. Le cours du pétrole Brent est estimé à 93 dollars le baril en 2023 et 78 dollars en 2025. Les anticipations portent également sur un taux d’inflation de 2% sur la période 2023-2025. «Ces hypothèses seront vérifiées en fonction de l’évolution des données liées aux répercussions de la crise et de la situation épidémiologique dans notre pays ou au niveau mondial», relève-t-on du département des Finances.

S’agissant de la trajectoire du déficit budgétaire, la dette du Trésor devrait atteindre les 70,1% en 2023 et se situer autour de 70,5% en 2024 avant de revenir à 70,3% du PIB en 2025. Le déficit budgétaire cible prévu pour les trois prochaines année devrait s’établir à -4,5% en 2023 pour se positionner autour de 4% en 2024 et 3,5% en 2025. «L’atteinte de ces objectifs nécessite un ensemble de réformes et de mesures permettant de mobiliser des ressources supplémentaires», souligne la tutelle.

Une croissance limitée à 1,5% en 2021

La ministre a également présenté, au fil de son exposé, les perspectives de clôture de l’exercice budgétaire 2022. Le Maroc devrait clôturer l’année sous une croissance de 1,5% et ce contre 3,2% projetée initialement dans le cadre de la loi de Finances 2022. Cette croissance limitée tient en effet compte du ralentissement de la demande extérieure adressée au Maroc, notamment de la zone euro, et ce en raison des répercussions de la crise ukrainienne et la faible récolte céréalière. S’agissant du taux d’inflation, le taux d’inflation devrait dépasser les 5,3% en 2022, contre 1,4% observé en 2021. Le déficit du compte courant de la balance des paiements devrait atteindre près de 5% du PIB en 2022. Cette prévision tient compte de l’aggravation de la balance commerciale. Il est également prévu que les réserves internationales de Bank Al-Maghrib se maintiennent à un niveau équivalent à 6 mois d’importations de biens et de services.

Au vu des résultats obtenus au premier semestre 2022,
ainsi que des perspectives d’évolution du cadre macroéconomique durant le reste de l’année, le déficit budgétaire devrait se stabiliser à environ 73 milliards de dirhams en 2022, soit 5,3% du PIB. «Le niveau de déficit restera en ligne avec les prévisions initiales de la loi de Finances et ce grâce à l’amélioration attendue des ressources, notamment les recettes fiscales, chose qui permettra de couvrir la hausse des charges de compensation pour lesquelles des crédits supplémentaires ont été ouverts par un décret pour un montant de 16 milliards de dirhams ainsi que les dépenses d’investissement ». A cet effet, le taux d’endettement devrait grimper à environ 70 % du PIB en 2022 contre 69 % fin 2021.

Allégement de 11 milliards de DH du déficit budgétaire au premier semestre

S’agissant de l’exécution de la loi de Finances 2022, le département de l’Economie et des finances note une atténuation du déficit budgétaire. Il s’est en effet atténué de 11 milliards de dirhams à fin juin atteignant ainsi 18,3 milliards de dirhams au premier semestre de l’année. Un niveau qui représente 25% des prévisions initiales du cadre budgétaire de l’exercice 2022. Le premier semestre de l’année est marqué par une hausse de 23,5% des recettes, soit une consolidation de l’ordre de 28 milliards de dirhams, atteignant ainsi au titre des six premiers mois de l’année les 144,47 milliards de dirhams. Elles sont portées par la bonne dynamique des recettes fiscales. Ces dernières se sont améliorées de 21,8% des recettes fiscales pour se situer autour de 131,51 milliards de dirhams, soit un taux d’exécution de 59% par rapport aux prévisions de la loi de Finances. Les recettes non fiscales se sont pour leur part chiffrées à 4,2 milliards de dirhams tandis que les «financements innovants» ont atteint 5,2 milliards de dirhams au premier semestre 2022. Pour ce qui est des dépenses, elles se sont consolidées de 27 milliards de dirhams progressant de 16,9%. Les dépenses ordinaires se sont inscrites en hausse de 15%, principalement en raison de la hausse des charges de compensation.

327 milliards de DH de réserves de change disponibles à fin juin

Sous un autre angle, la ministre de l’économie et des finances a rassuré dans son exposé quant à la disponibilité des réserves de change. Elles ont atteint à fin juin les 327 milliards de dirhams. Les avoirs officiels de réserve de Bank Al Maghrib se situent à un niveau confortable permettant de couvrir 6 mois d’importations. Aux premiers mois de l’année 2022, les échanges commerciaux du Maroc ont connu un net redressement. Cette évolution favorable résulte, selon la tutelle, de l’augmentation continue des prix des marchandises, notamment les carburants et les céréales. Une amélioration ayant concerné tous les secteurs exportateurs. Ces derniers ont enregistré une augmentation de 41%, alors que les importations ont avancé de 39%. De ce fait le taux de couverture s’est amélioré à 60,2%.

Dans les détails, les exportations des phosphates et de leurs dérivés ont grimpé de 96,2% par rapport à la même période en 2021 pour atteindre 47,6 milliards de dirhams. En parallèle, les autres exportations ont enregistré une hausse de 27,4% grimpant ainsi à 128,8 milliards de dirhams, et ce face à une hausse du coût des importations énergétiques de 113,8%, des produits alimentaires de 31,8% et les autres marchandises de 28,4%. La tutelle note également une évolution positive des exportations des métiers mondiaux au Maroc, grâce à l’amélioration de la demande étrangère adressée au Maroc et l’augmentation des prix des produits exportés. A cet égard, les exportations de l’industrie automobile ont augmenté de 24,4% pour se chiffrer à 41,4 milliards de dirhams, les produits agricoles et alimentaires ont atteint les 40,3 MMDH, en progression de 24%. Les exportations de l’industrie aéronautique se sont redressées de 61,5% pour atteindre les 8,9 milliards de dirhams.
S’agissant des investissements directs étrangers nets, ils se sont consolidés de 10,8% atteignant ainsi 7,7 milliards de dirhams.

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