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Trois terroristes et un avocat devant la justice

Depuis le matin du lundi 26 mai, une dizaine de représentants des médias marocains et étrangers font le pied de grue, au siège de la Cour d’appel de Casablanca, guettant l’arrivée des mis en cause dans les attentats-suicide qui ont secoué Casablanca, vendredi 16 mai. Quelques-uns d’entre eux se sont adressés au procureur général, Abdellah Alaoui Belghiti, pour lui demander de leur fournir des informations afin de ne plus être la proie des rumeurs et de la désinformation. Efforts vains, malgré des propos rassurants. Jusque dans l’après-midi, personne ne connaissait le nombre exact des mis en cause qui devaient être présentés devant la justice. Les chiffres variaient d’une «dizaine» à «une vingtaine». D’aucuns affirmaient que les mis en cause allaient être traduits devant le tribunal militaire à Rabat parce qu’ils avaient utilisé des explosifs pour commettre leurs attentats. Mais rien n’était encore sûr.
Ce n’est que vers 18h 45mn que le bruit des sirènes a retenti de loin et qu’un  motard de la Sûreté nationale est apparu devant deux fourgonnettes. De couleur blanche, la première, à bord de laquelle étaient les mis en cause, était banalisée. Des rideaux en tissu ou en plastique gris empêchaient de voir l’intérieur. La deuxième fourgonnette portait les signes distinctifs de la sûreté nationale. Une troisième, de couleur bleue, les suivait et transportait une dizaine d’éléments de la compagnie d’intervention mobile (CMI). Il a fallu plus d’une heure pour que des informations commencent à filtrer ici et là pour apprendre que seuls trois mis en cause ont été traduits devant le parquet.  Il s’agit de Mohamed El Omari alias Abou Zoubeir, le veilleur de nuit qui a été arrêté près de l’hôtel Farah «ex-Safir» au moment des explosions, né en 1979 à Casablanca, Rachid Jalil alias Abou Anas, soudeur, né en 1975 à Casablanca et Yassine Lahnech alias Abou Ibrahim, marchand ambulant, né en 1981 à Demnat.
Parallèlement,  un avocat du barreau de Casablanca était conduit par les éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) devant le procureur du Roi. Il s’agit d’Ahmed Filali Azmiri, impliqué dans un autre dossier de la Salafiya Al Jihadia. «Le bâtonnier et le bureau du barreau de Casablanca n’ont pas été avisés de l’arrestation de cet avocat suivant les dispositions du code de procédure pénale», ont souligné deux avocats qui étaient sur les lieux et qui avaient informé le bâtonnier. «Le bâtonnier a manifesté sa surprise quand nous l’avons informé», ont-ils ajouté. Un membre de sa famille a précisé que l’avocat avait pris son déjeuner avec eux avant qu’il soit emmené une demi-heure plus tard par des éléments de la police. Il a ajouté que l’avocat en cause a été convoqué et interrogé à maintes reprises par la police avant son arrestation. Cela, sans confirmer ni infirmer que Me Azmiri est membre de la Salafiya Al Jihadiya.
C’est vers une heure du matin que des estafettes ont transporté les mis en cause à destination du pénitencier de Salé ou deux pavillons ont été aménagés pour l’accueil des personnes impliquées dans les attentats-suicide de Casablanca, après leur avoir dressé les accusations. Il s’agit de : constitution d’une bande de malfaiteurs, atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, sabotage, homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, tentative d’homicide volontaire,  dommage intentionnel ayant entraîné une infirmité et blessures et complicité contre les trois personnes impliquées dans les attentats-suicide. Les charges retenues contre l’avocat sont :  constitution d’une bande de malfaiteurs, tentative d’homicide volontaire et falsification dans des écritures officielles. Signalons enfin que le parquet général près la Cour d’appel n’a voulu faire de déclarations qu’aux seules chaînes nationales de télévision, TVM et 2M…

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