Invité d’honneur à la présentation d’une étude du Conseil de la concurrence sur «La concurrentiabilité du secteur de la communication télévisuelle et radiophonique» – mardi à Rabat-, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, a considéré qu’il n’y avait pas contradiction entre les conclusions de cette étude et la stratégie du ministère. Répondant à des questions d’ALM en marge de l’exposé, Mustapha El Khalfi a jugé que l’étude du Conseil va dans le sens des recommandations de celle entreprise par le ministère il y a quelque deux ans et qui, selon lui, est beaucoup plus exhaustive. Interrogé sur les perspectives offertes à la libéralisation, il a répondu que le ministère y travaille en collaboration avec tous les opérateurs et qu’elle se fera au moment opportun.
Cette question de la libéralisation est en effet l’axe central de l’étude du Conseil de la concurrence qui considère qu’elle est le catalyseur de ce que le président Abdelali Benamour a appelé la «conscience citoyenne». Selon lui, l’ouverture du champ télévisuel à la concurrence est de nature à engendrer la qualité, la diversité et donc l’analyse comparative.
Reprenant à son compte le fameux «la TV doit informer, former et divertir», il a rappelé que la finalité de ce triple objectif est d’adouber un citoyen averti de son environnement et dont l’esprit critique reste ouvert et tolérant.
L’étude a montré qu’un Marocain sur deux regarde la télévision, mais qu’un sur dix préfère les chaînes étrangères, tandis que seulement 3% des auditeurs écoutent les stations étrangères.
Pour le Conseil de la concurrence, ces modestes performances peuvent être améliorées tant la concurrence stimule l’émulation et partant, améliore la qualité du contenu. Il juge également – comme le ministre en a convenu tout en se prévalant d’une souveraineté communicationnelle menacée par un tout-venant télévisuel dont il n’a pas précisé le contenu – que les coûts d’établissement d’une chaîne de télévision sont tellement bas qu’au Canada, des étudiants tentent l’aventure. Cependant, pour Mustapha El Khalfi, l’affaire ne se limite pas à cette seule question des coûts. Il a annoncé que dans le cadre de la Vision 2030 pour la refonte et la restructuration de la communication, six objectifs cardinaux guident la démarche dont les avancées technologiques (qui font qu’il n’y a pas de frontières), la diminution des coûts de production et le marché publicitaire.
Il a précisé que ce marché est actuellement de l’ordre de 2,8 milliards DH, dont un provient de l’Etat. C’est précisément sur cette remarque fondatrice de la continuité de la restructuration annoncée que le ministre a été repris par le président du Conseil de la concurrence qui a jugé, quant à lui, que la libéralisation a pour effet – constaté partout dans le monde où elle a eu lieu- d’élargir le marché de la publicité et de permettre à de nouveaux arrivants d’y faire leur entrée.