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Un conseiller de Benkirane remet en cause le rapport d’Azziman

© D.R

Pour lui, les conclusions du Conseil de l’éducation sont «incomplètes» et «insuffisantes»

Voilà une sortie qui risque de créer la polémique. Khalid Samadi, un conseiller du chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, vient de remettre en cause les conclusions du rapport récemment dévoilé par le pésident du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS). Khalid Samadi qui fut chargé par Benkirane de piloter le fameux programme de formation des diplômés chômeurs, croit dur comme fer que ledit rapport ne reflète pas la situation du système éducatif. «Avant d’aborder les conclusions du rapport du CSEFRS, il faut prendre en considération certains éléments importants, notamment le fait que l’étude ne concerne que les élèves du tronc commun de l’enseignement secondaire.

Elle est donc loin de concerner tous les niveaux scolaires», a-t-il affirmé. Et de poursuivre : «Le Conseil lui-même précise qu’il s’agit de données préliminaires sachant que l’étude n’est pas complète puisqu’elle ne prend pas en considération les trois grands niveaux scolaires de l’enseignement». Alors que l’opinion publique est toujours sous le choc après les données dévoilées par le rapport du Conseil présidé par Azziman sur le niveau faible de nombreux élèves dans les mathématiques ainsi que les langues, le bras droit du chef de gouvernement pour les questions éducatives affirme qu’il n’y a pas péril en la demeure.

Khalid Samadi pousse le bouchon encore plus loin allant jusqu’à affirmer que ladite étude ne permet aucunement d’avoir un jugement définitif sur le système éducatif d’une manière générale. «L’étude en question comprend deux volets. Le premier est éducatif alors que le second concerne l’environnement immédiat des élèves et son impact sur leurs connaissances dans le domaine des langues et des mathématiques acquises à l’école», explique-t-il. Et d’ajouter: «Les conclusions dévoilées ne sont pas suffisantes pour avoir un jugement et des conclusions concernant notre système éducatif», laissant entendre que les résultats du rapport du Conseil ont été sur dimentionnés dans leur traitement médiatique. Ce dernier croit savoir détenir les vraies raisons des difficultés des élèves aujourd’hui dans les écoles. «Il est vrai que notre système éducatif souffre de dysfonctionnements qui doivent être résolus. Parmi les facteurs générant un impact négatif sur les acquis des élèves aujourd’hui, il y a l’entrée en ligne des technologies où la communication se fait via un mélange de langues», conclut-il. Pour rappel, le CSEFRS avait dévoilé à l’issue de sa 11ème session il y a quelques jours un rapport élaboré par son instance d’évaluation sur les acquis des élèves du tronc commun. Les conclusions des responsables laissent ressortir des carences en ce qui concerne les acquis linguistiques et mathématiques.

Vision 2030

Khalid Samadi, conseiller du chef de gouvernement

Alors que plusieurs tentatives de réforme de l’enseignement n’ont pas atteint leurs objectifs, une nouvelle réforme a été lancée en 2015. Il s’agit en effet de la vision 2015-2030.

La vision a été élaborée par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et la recherche scientifique (CSEFRS). Celle-ci définit trois principaux leviers, à savoir l’égalité des chances pour tous les élèves, l’amélioration de la qualité de l’enseignement et la transformation du rôle de l’école et de l’enseignant. Plus concrètement, il s’agit pour les responsables de revoir progressivement les curricula ainsi que les méthodes pédagogiques. La mise en place du dispositif d’apprentissage des langues basé sur le plurilinguisme, figure également en bonne place dans le chantier de la réforme.

Par ailleurs, le Maroc doit se doter d’une loi-cadre pour l’enseignement. Le texte est actuellement au stade de l’élaboration. L’adoption d’une loi-cadre fut d’ailleurs l’une des principales recommandations du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique.

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Résultats alarmants

La 11ème session du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique a été marquée par la présentation des résultats du Programme national d’évaluation des acquis des élèves (PNEA).

Tous les observateurs sont unanimes: les résultats sont alarmants. Il faut préciser que l’enquête a été menée en mai 2016 sur 34.109 élèves dont 1.757 jeunes adolescents fréquentant l’enseignement privé.

Les professeurs ont également été impliqués dans cette enquête sur les élèves du tronc commun. Dans les détails, l’étude révèle que les trois quarts des élèves du tronc commun sont âgés de plus de 15 ans et donc dépassent l’âge légal pour ce niveau.

Ceci s’explique probablement par le fait que 38% parmi eux ont redoublé au moins une fois au cours de leur parcours scolaire. Le travail de recherche mené a également permis de savoir que 98% des élèves du tronc commun sont issus de ménages pauvres et des couches moyennes alors que les pères d’un tiers des élèves n’ont jamais été scolarisés contre plus de la moitié (52%) pour les mères.

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