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Un Istiqlalien de la première heure s’en va: Adieu Ssi M’hamed !

© D.R

Décédé dans la soirée du vendredi 17 février, M’hamed Boucetta laisse un souvenir marqué à la classe politique ainsi qu’à tous ceux qui ont fréquenté ce grand homme.

Mais avant de poursuivre, il conviendrait de citer Abderrahmane El Youssoufi, l’un des hommes les plus intègres que le Maroc ait connus, parlant du défunt: «J’ai connu Ssi Boucetta à Marrakech. On a poursuivi un cursus scolaire ensemble puis on s’est retrouvé en France. On a rejoint le mouvement national ensemble et l’action partisane. C’était un grand homme politique et un homme d’Etat hors pair. Il était l’ami de Ssi Abderrahim Bouabid ancien premier secrétaire de l’USFP. Quand j’ai succédé à Ssi Abderrahim c’est avec M. Boucetta que j’ai le plus travaillé pour préparer et mettre en chantier l’alternance.

La perte de Ssi Boucetta est immense…». Né en 1925 à Marrakech, Feu M’hamed Boucetta a poursuivi ses études universitaires à la Sorbonne, en droit et philosophie, avant d’exercer en tant qu’avocat à Casablanca. Il a également fait partie de plusieurs gouvernements, notamment en étant chargé des Affaires étrangères et de la Fonction publique. Mais c’était en janvier 2003 qu’il allait être chargé par SM le Roi de veiller au parachèvement du travail sur lequel s’est penchée la Commission consultative chargée de la révision de la Moudawana. C’est dire l’estime et la confiance dont il jouissait auprès du Souverain. Mais au-delà de ce pedigree largement détaillé par tous nos confrères, il faudrait peut-être parler de quelques côtés qui pourraient passer inaperçus dans une vie aussi riche et aussi pleine que celle de Feu Boucetta. Ce grand homme, qui tirait de son parcours une force reconnue par toutes les formations politiques. C’était quelqu’un qui était sorti du peuple, courageux, qui n’avait pas de complexe en ce qui concerne les problèmes à affronter.

Pour ses amis, il était à la fois courageux et modéré, en même temps, complètement indépendant. Feu Boucetta aimait le Maroc plus que tout. C’était quelqu’un qui avait le sens de l’Etat, le sens des intérêts suprêmes de la patrie dont certains politiciens de nos jours en ignorent le sens. Un homme de consensus, un fédérateur. C’était difficile de se fâcher avec lui. C’est ainsi qu’il a servi trois Rois, avant de se retirer, toujours courageusement et la tête haute, de la vie politique, en 1998. Oui, il avait eu la sagesse de se retirer en 1998, juste avant que le premier gouvernement dirigé par Abderrahamane El Youssoufi ne soit constitué, avec la participation du PI, du PPS et de l’USFP. Mais il est toujours resté à l’écoute, sa maison toujours ouverte aux militants qui viennent y chercher conseil chez un grand sage. Et malgré son âge avancé, il répondait toujours aux questions des journalistes, avec un humour et une modestie qui encourageraient le plus hésitant des jeunes de la profession.

C’est un grand politicien qui nous quitte mais également un homme d’une grande valeur humaine qui savait expliquer sans relâche les grands enjeux de la vie politique marocaine. C’est un pilier de la vie politique nationale que le Maroc perd aujourd’hui, un homme d’exception, de dialogue et de consensus, ouvert au compromis, mais intransigeant sur les principes. Adieu Ssi M’hamed, personne ne t’oubliera de ce côté.

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