Les journalistes professionnels ont désormais leur convention collective cadre. Le tant attendu texte définissant droits et devoirs des journalistes et des entreprises de presse écrite, a été signé mercredi 14 décembre 2005 entre la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) et le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM).
Figurant parmi les principales recommandations des premières Assises de la presse nationale, tenues les 11 et 12 mars 2005 à Skhirat, cette convention collective pour les journalistes professionnels de la presse écrite est composée d’une vingtaine d’articles définissant les droits de chaque partie, journalistes et entreprises de presse. Ces articles portent sur des aspects aussi divers que les critères d’embauche, les modes de rémunération, le système des indemnités…
Ainsi, le texte consacre par exemple un salaire brut qui ne saurait être inférieur à 5.800 dirhams par mois en plus d’indemnités de transport et de déplacement. La convention collective des journalistes s’intéresse également aux indemnités d’ancienneté qui varient entre une fourchette de 7 et 27 % selon la période travaillée au sein de l’entreprise à partir de deux ans.
Les journalistes professionnels de la presse écrite auront droit à «un 13ème mois» qui devra être généralisé à tous les journalistes au début de 2007. Une commission mixte devra être constituée entre FMEJ et SNPM pour l’élaboration des «grandes lignes d’une grille de référence établissant les différents statuts des journalistes professionnels et les salaires qui leur correspondent ainsi que l’échelle et les critères de promotion», lit-on dans ce texte. Cette commission devra accomplir sa mission et rendre sa copie avant fin 2006. Toutefois, la grande nouveauté est l’instauration d’un fonds de soutien à la propriété en faveur des journalistes professionnels. Une commission sera mise en place pour cette fin, mais déjà l’accord des entreprises semble être acquis pour le versement d’une quote-part destinée à l’alimentation de ce fonds qui pourra également recevoir des aides publiques ou privées, nationales et internationales.
Ce texte consacre l’exclusivité pour l’entreprise employant les journalistes professionnels dans ce sens où ils ne sauraient exercer d’autres activités lucratives qu’avec l’autorisation express de l’employeur.
Cette convention collective cadre est conclue pour deux ans. Ouverte à l’adhésion de toutes les entreprises de presse, elle entre en vigueur à partir du 1er janvier 2006. Les entreprises de presse devront en respecter les dispositions et les annexes éventuellement adoptées en 2006 au plus tard le 1er janvier 2007. Cette convention cadre vient donner un contenu concret au contrat-programme signé avec l’Etat. Les entreprises éligibles à bénéficier de la subvention publique doivent être obligatoirement signataires de ce texte. D’ailleurs, la liste des candidats éligibles pour 2005 vient d’être déclinée. Plus d’une trentaine de titres y auront droit.