En réponse aux aspirations de la jeunesse, le Maroc a lancé une transformation de son système de l’enseignement supérieur. Eclairage.
Le plan national d’accélération de la transformation du système de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation s’inscrit dans le cadre du programme ambitieux qui jette les jalons de la vision stratégique du Maroc de demain, en conformité avec les Hautes OrientationsRoyales, visant l’autonomisation du capital humain du Maroc, la promotion de la jeunesse, le renforcement de leurs capacités afin de faire d’eux un véritable levier du développement global et durable. Il repose également sur les recommandations du modèle de développement et les conclusions des rapports nationaux et consacre les priorités du programme gouvernemental, en ce qui a trait à la valorisation du capital humain et l’accès à la société du savoir. Le Maroc ambitionne d’aller plus loin dans ce chantier avec la contribution du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS).
Ce dernier s’est réunion il y a quelques mois dans le cadre de la huitième session de son deuxième mandat. Une session consacrée à l’examen et à l’approbation de deux projets d’avis portant sur le cadre législatif et organisationnel de l’enseignement supérieur au Maroc. Il s’agit du projet d’avis relatif au projet de loi concernant l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation, et de celui sur le référentiel des emplois et des compétences propres au ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation. Ces deux textes visent à répondre aux enjeux posés par les mutations sociétales et technologiques, tout en consolidant l’efficacité et la performance des structures universitaires.
A cette occasion, la présidente du Conseil a mis en exergue l’importance cruciale des deux projets d’avis soumis à l’examen. Selon elle, ces textes représentent une réponse aux défis multidimensionnels auxquels fait face le système de l’enseignement supérieur marocain, tout en s’inscrivant dans une vision globale de transformation en profondeur. Cette transformation, a-t-elle expliqué, vise à doter le Maroc d’un système éducatif moderne, inclusif et performant, capable de répondre aux besoins des générations actuelles et futures. «Le cadre législatif actuel régissant l’enseignement supérieur, en vigueur depuis près de 25 ans, ne correspond plus aux exigences d’un monde en perpétuelle mutation», a estimé Mme Bourqia, plaidant pour une révision approfondie et concertée de ce cadre, afin de permettre aux institutions universitaires marocaines de se hisser au niveau des standards internationaux. Une telle révision, a-t-elle ajouté, doit aussi prendre en compte les aspirations nationales en matière de développement durable, d’innovation et de compétitivité économique.
En outre, la responsable a insisté sur la nécessité d’adopter des modèles pédagogiques novateurs, axés sur des mécanismes de gouvernance efficients et performants, dans le cadre de l’autonomie des systèmes universitaires, évoquant l’urgence de renforcer l’intégration des outils numériques dans l’enseignement, non seulement pour diversifier les modes d’apprentissage, mais aussi pour garantir un accès élargi et équitable à des formations de qualité, particulièrement dans les zones rurales et éloignées.
«Dans une perspective de justice territoriale, il devient impératif d’élargir l’accès à l’enseignement numérique à distance, afin de permettre aux étudiantes et étudiants des zones reculées de suivre les enseignements à distance», a-t-elle relevé. Par ailleurs, la démocratisation de l’intelligence artificielle générative (IAG) soulève des questions à la fois professionnelles et éthiques, a noté Mme Bourqia, ajoutant qu’elle interpelle sur les modalités selon lesquelles les enseignants et les étudiants peuvent et doivent interagir avec cette nouvelle réalité. «Cela exige de définir des méthodologies claires quant à l’usage des savoirs produits ou proposés par l’intelligence artificielle», a-t-elle estimé. Et d’ajouter que l’IAG transformera inévitablement la conception même de l’enseignement, l’ingénierie des contenus ainsi que les systèmes d’évaluation dans l’enseignement supérieur. Ainsi, la responsable a appelé à une mobilisation collective pour promouvoir la culture de l’éthique et de la responsabilité dans toutes les dimensions de l’enseignement supérieur. La présidente du Conseil a aussi exprimé l’engagement du CSEFRS à accompagner les efforts de réforme de manière continue et proactive, assurant qu’il jouera pleinement son rôle en tant que force de proposition et d’accompagnement, en collaboration avec les différents acteurs du secteur.














