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Vallaud-Belkacem : «L’écriture permet d’échapper à la tyrannie du temps»

Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre française d’origine marocaine

Pour Najat Vallaud-Belkacem, écrire est la meilleure façon de toucher véritablement les gens qui ont besoin d’un discours plus construit que l’on voit dans le débat télévisé. 

Dans cet entretien, l’ancienne ministre française d’origine marocaine Najat Vallaud-Belkacem parle de sa participation en tant qu’écrivaine au cinquième Festival «Littératures Itinérantes» et de l’évolution de la situation de la femme au Maroc.

ALM : Que représente pour vous votre participation à ce cinquième festival itinérant et le fait qu’il soit organisé à Tanger ?

Najat Vallaud-Belkacem : Je suis très heureuse d’abord d’accompagner le Festival «Littératures Itinérantes» depuis sa création il y a plusieurs années. Car je suis la marraine de ce festival qui fait venir au Maroc des auteurs de différents pays du monde. Il leur permet de rencontrer le public marocain chaque fois dans une ville différente et dans des places publiques, comme la marina de Tanger. L’idée est de cibler des gens qui n’ont jamais pensé pousser la porte d’un salon du livre, d’une librairie ou d’une bibliothèque et de pouvoir les encourager à découvrir ce qu’on écrit.Tanger, qui accueille cette année ce festival, m’a toujours fascinée. C’est la première ville que l’on perçoit en fait quand on arrive d’Europe. Tanger a fait rêver des écrivains, des artistes et tant d’autres. Je constate que la ville a su se moderniser et devenir très belle d’une façon inouïe et en même temps conserver ses racines et ses traditions. La médina est pour moi un lieu de mélange des influences culturelles unique au Maroc. Et je pense que ce n’est pas un hasard s’il y a tant de gens qui viennent s’installer à Tanger.

Qu’est-ce que l’écriture représente pour une femme politique comme vous ?

Je pense que l’écriture vous permet d’échapper à la tyrannie du temps, notamment quand on est en politique. On est toujours soumis de répondre immédiatement, d’avoir un avis de la dernière actualité. Je crois que quand on veut donner un peu de sens à ce qu’on fait et à la vie au monde qui nous entoure, c’est bien de prendre le temps de se reposer et d’écrire. Je pense aussi que c’est la meilleure façon de toucher véritablement les gens qui ont besoin d’un discours plus construit que l’on voit dans le débat télévisé.

Est-ce que vos livres reviennent sur vos responsabilités d’ancienne ministre et de votre vie de citoyenne française d’origine marocaine ?

«La vie a plus d’imagination que toi» est une biographie qui raconte ma vie. C’est un récit de mon enfance, de mes responsabilités politiques à la tête du ministère des droits des femmes et celui de l’éducation nationale. Il décrit des allers et retours permanents entre la façon dont je suis arrivée en France à l’âge de 4 ans -puisque je suis née au Maroc- et dont je concevais ce pays et puis la façon dont j’ai essayé de changer les blocages en tant que ministre.

Pourquoi avez-vous choisi «Objectif 2030 : Un monde sans extrême pauvreté» pour le présenter lors de ce cinquième festival itinérant ?

J’ai choisi de présenter «Objectif 2030 : Un monde sans extrême pauvreté» lors de ce festival parce que, avec la pandémie de la Covid, la guerre en Ukraine et l’inflation, on est en train d’assister dans les pays les plus pauvres du monde à un retour à la famine et la grande pauvreté. Et finalement notre monde qui est pensé pouvoir en finir avec l’extrême pauvreté, il y a encore quelques années, est en train de se rendre compte que c’est beaucoup plus compliqué et il va falloir de la solidarité internationale pour y faire face. Le dernier livre «La Société des vulnérables : Leçons féministes d’une crise» que j’ai publié, à la suite de la période Covid pour raconter comment j’avais eu autour de moi des femmes particulièrement vulnérabilisées par la crie sanitaire.

Comment évaluez-vous la situation de la femme au Maroc ?

Je pense que le Maroc a connu ces dernières années des évolutions positives, notamment dans le droit des femmes avec la réforme de la Moudawana. Mais il reste encore beaucoup à faire dans le domaine. J’ai constaté que les femmes marocaines sont fortes et il y a énormément de filles brillantes dans leurs études. Il y a à titre d’exemple plus de filles ingénieures au Maroc qu’en France. On trouve cette volonté chez la femme marocaine de devenir meilleure et leader, c’est pourquoi je pense qu’il y a des raisons d’espérer.

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