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Vers une connexion énergétique directe entre le Maroc et la France

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Un émissaire de l’Elysée dépêché à Rabat a rencontré plusieurs ministres marocains

Partenariat.  : Un va-et-vient incessant entre responsables marocains et français est relevé depuis quelques mois. L’envoyé spécial du président de la République française pour le corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe a fait plusieurs déplacements à Rabat en quelques mois. Eclairages.

Le secteur de l’énergie semble prioritaire depuis quelques mois entre l’axe Rabat-Paris. Plusieurs responsables français ont multiplié les déplacements au Royaume. C’est le cas pour l’envoyé spécial du président de la République française pour le corridor économique Inde -Moyen-Orient- Europe, Gérard Mestrallet, qui vient de rencontrer trois ministres marocains en quelques heures. Dans ce sens, le responsable français a affirmé que «le Maroc a des atouts exceptionnels en matière énergétique». Parmi ces atouts figurent «un vent régulier puissant, notamment dans le Sud, un ensoleillement remarquable, de l’espace foncier, une organisation administrative et ministérielle très bien structurée, l’offre hydrogène et la proximité avec l’Europe», a déclaré à la presse M. Mestrallet. Ces atouts permettent d’envisager le Maroc comme un partenaire privilégié de l’Europe en matière énergétique, a-t-il fait observer, notant que cette perspective fait l’objet d’échanges et de travaux «extrêmement prometteurs».

Le Royaume dispose d’atouts importants dans le domaine de l’énergie.

Par ailleurs, les discussions ont porté sur la production d’hydrogène, d’ammoniac et de e-fuel, le transport de cette énergie, ainsi que la possibilité de connectivité entre le Maroc et la France et partant l’Europe en matière énergétique, a ajouté M. Mestrallet. «C’est l’ensemble de ces perspectives que nous sommes venus explorer, avec un focus particulier sur l’éventuelle connexion électrique entre le Maroc (Nador) et la France (Marseille)», a-t-il dit. Le deux parties mènent actuellement un travail approfondi sur les conditions qui rendraient cette connexion possible, a précisé M. Mestrallet. La dernière réunion du responsable français, qui s’inscrit dans le cadre de l’accord de coopération dans le domaine énergétique, signé par le Maroc et la France lors de la visite d’Etat du président français Emmanuel Macron dans le Royaume, s’est déroulée notamment en présence de l’ambassadeur de France à Rabat, Christophe Lecourtier, et du président du directoire du Réseau transport et électricité, Xavier Piechaczyk.

Autoroute de l’électricité

Pour rappel, un accord avait été signé lors de la visite d’état du président français au Maroc en octobre dernier. Signé par la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, et la ministre déléguée auprès de la ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques, chargée de l’énergie, Olga Givernet, l’accord porte sur un Partenariat stratégique sur la coopération énergétique, la connectivité et la transition énergétique. Ce Partenariat vise le développement de la coopération et des échanges entre les deux parties dans le domaine de l’énergie, notamment la politique énergétique et la planification, la certification et la régulation, les énergies renouvelables, les systèmes électriques y compris la production et les réseaux électriques, la production d’hydrogène bas carbone et le stockage de l’énergie, les métaux critiques et le transport de molécules. De même, les deux parties avaient signé un Protocole d’accord sur la création d’un accélérateur d’investissements Maroc-France, qui a été signé par le directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, Mohamed Benchaâboun, le directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Rémy Rioux, la directrice générale de STOA, Marie-Laure Mazaud, et la directrice des Affaires internationales et européennes Bpifrance, Isabelle Bebear. Il s’agit d’un protocole d’accord de près de 3 milliards de dirhams de capitaux portant sur la création d’un accélérateur d’investissements Maroc-France; partenariat à parts égales visant à stimuler l’investissement sur l’ensemble du territoire marocain y compris les provinces du Sud, création d’une joint-venture à 50/50 dédiée aux infrastructures durables, dotée d’un capital de 300 millions d’euros. Il faut dire que le transport de l’énergie devient un enjeu majeur. Plusieurs projets sont en cours au Maroc. C’est le cas notamment pour la future infrastructure de transport électrique de très haute tension (3 GW) Dakhla-Casablanca. Récemment, l’Office national de l’eau et de l’electricité (ONEE) a dévoilé la liste des promoteurs pré-qualifiés pour la construction de la future infrastructure de transport d’électricité à très haute tension.

Un accord avait été signé lors de la visite d’état du président français au Maroc en octobre dernier sur un Partenariat stratégique sur la coopération énergétique.

A l’issue de la phase de pré-qualification, cinq candidats potentiels ont été retenus. Il s’agit de Grid Solutions SAS, Larsen & Toubro Limited, PowerChina Sepco 1 Electric Power Construction, Siemens Energy et Tbea Co. Afin de permettre aux développeurs de projets potentiels de disposer du temps nécessaire pour constituer d’éventuels consortiums, l’ONEE a prorogé la date limite de dépôt des dossiers de candidature dans le cadre du schéma « BOOT» (Build-Own-Operate-Transfer). Il faut préciser que les études topographiques ont déjà commencé pour définir le tronçon de la première connexion électrique à très haute tension.
La première phase du projet de très haute tension prévoit une capacité de 1,5 gigawatt et devrait être achevée d’ici 2026. La deuxième phase sera quant à elle disponible en 2028, avec une capacité de 1,5 gigawatt également, jusqu’à ce que la ligne de très haute tension entre Dakhla et Casablanca atteigne une capacité totale de 3 gigawatts. Par ailleurs, l’ANRE (Autorité nationale de régulation de l’électricité) vient de fixer le tarif d’utilisation des réseaux électriques de moyenne tension de la distribution (TURD) pour la période de régulation allant du 1er mars 2025 au 28 février 2027. La décision a été prise suite à la tenue du Conseil de l’ANRE du 19 février 2025, réservé à la fixation du tarif d’utilisation des réseaux électriques de moyenne tension de la distribution (TURD) pour la période précitée (voir encadré).

C’est le titre de la boite

ANRE

Décision.

Conformément aux dispositions de l’article 16 de la loi n°48-15 telle que modifiée et complétée, l’ANRE a pour mission de fixer le tarif d’utilisation des réseaux électriques de moyenne tension de la distribution. Dans ce cadre, le Conseil de l’ANRE s’est réuni le mercredi 19 février 2025 et a pris une décision portant fixation du tarif d’utilisation des réseaux électriques de moyenne tension de la distribution pour la période de régulation 2025-2027. La fixation du TURD est le fruit d’un long processus de larges concertations tant directes que publiques. Cela a aidé l’ANRE à définir une construction tarifaire qui s’est appuyée sur une méthodologie largement partagée et débattue en amont de la fixation de ce tarif. Cette nouvelle tarification vient compléter le dispositif tarifaire déjà conçu dans le cadre des dispositions de la loi n°48-15 précitée.

Elle contribuera à garantir un accès équitable, transparent et non discriminatoire aux réseaux électriques de moyenne tension de la distribution tout en promouvant une régulation efficace, notamment d’un point de vue économique. Cette nouvelle tarification vient compléter le dispositif tarifaire déjà conçu dans le cadre des dispositions de la loi n°48-15 telle que modifiée et complétée. Par ailleurs, et en application de la décision n°02/24 du 5 février 2024 fixant le tarif d’utilisation du réseau électrique national de transport, le Conseil de l’ANRE a également adopté la décision portant ajustement dudit tarif. C’est ainsi que le tarif d’utilisation du réseau électrique national de transport (TURT) est fixé à 6,68 centimes le kilowattheure au 1er mars 2025 alors que la rémunération des services système (TSS) est fixée à 6,64 centimes le kilowattheure pour la même période.

Projet

Liaison électrique

Le Maroc et la France mènent actuellement un travail approfondi sur l’éventuelle connexion électrique entre le Maroc (Nador) et la France (Marseille). Les responsables des deux côtés travaillent notamment sur les conditions qui rendraient cette connexion possible.

Dakhla-Casablanca

Le Royaume projette de réaliser une infrastructure de transport électrique de très haute tension (3 GW) Dakhla-Casablanca. Récemment, l’Office national de l’eau et de l’electricité (ONEE) a dévoilé la liste des promoteurs pré-qualifiés pour la construction de la future infrastructure.

Tarifs

Le Conseil de l’ANRE s’est réuni le mercredi 19 février 2025 et a pris une décision portant fixation du tarif d’utilisation des réseaux électriques de moyenne tension de la distribution pour la période de régulation 2025-2027.

 

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