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À Casablanca, le rite de la circoncision préserve toute sa magnificence

Dès la première semaine suivant la naissance du nouveau-né, les familles casablancaises pensent déjà aux préparatifs de ce rite, célébré généralement dès que l’enfant souffle sa quatrième où cinquième bougie. Trois jours durant et parfois même pendant deux semaines, selon le statut social des parents, la fête bat son plein.
 
Bien plus, les familles indigentes ne sont pas privées de cette joie puisqu’il est de tradition, lors des fêtes religieuses ou encore à l’occasion du printemps, que les mécènes organisent des fêtes et des opérations de circoncision collectives au profit des enfants nécessiteux. Des fêtes qui se déroulent généralement dans le mausolée du saint Sidi Mohamed Mers Soultane. 

On assiste, parfois aussi, à des opérations de circoncision  »en cachette » (sarka), où l’enfant est  »enlevé » par des proches et circoncis à l’insu de ses parents. Une manière de leur faire une agréable surprise.
 
Pour fêter ce moment unique dans la vie de l’enfant, les familles ne lésinent pas sur les moyens et préparent la fête comme s’il s’agissait d’un mariage. Les plus aisées font même appel à un traiteur qui se charge de l’organisation et de l’animation.
 
Mais au-delà des différences au niveau des moyens mobilisés pour la célébration de l’événement, il reste toujours un trait commun entre toute les fêtes : l’égorgement d’un coq avant et après la circoncision. Un acte hautement symbolique.
 
S’agissant de l’opération de la circoncision en elle-même, certaines familles continuent toujours à confier leurs enfants à des  »Hajjemas » (coiffeurs) connus pour leur habilité. Cette tradition, toujours en vigueur dans le monde rural, ne coûte aux familles que quelques poulets, quelques pains de sucre et de petites coupures de billets d’argent.

Dans la ville, souci sanitaire oblige, les parents confient, de plus en plus, leurs chérubins à des infirmiers et même à des chirurgiens qui exercent souvent dans des cliniques privés, pour une opération dont le coût varie entre 600 et 1.500 dirhams. 

Mais il reste que ces professionnels ne menacent aucunement de disparition les  »Hajjemas », lesquels bénéficient toujours d’un immense capital de confiance.

L’un des leurs, titulaire d’un certificat professionnel du ministère de l’Artisanat et de l’Association de bienfaisance de Aïn Chok de Casablanca, raconte qu’il a circoncis durant plusieurs décennies des centaines d’enfants sans jamais faire l’objet d’un quelconque reproche de la part des parents, généralement très soucieux, pendant l’opération du sort de leurs enfants.

Ce succès, confie-t-il, conforte toujours les marques de reconnaissance et de confiance des parents à l’égard de la circoncision traditionnelle.
 
Côté festivités, le rite de la circoncision est célébré au rythme des tambours, des trompettes et des youyous. Vêtu en habit traditionnel, trônant sur le dos d’un cheval piaffant, l’enfant baigne au milieu d’un cortège devancé par un carrosse contenant des cadeaux et des offrandes qui, après plusieurs processions dans le quartier, s’immobilise devant la mosquée.

 A l’aube du 21-ème siècle, la fête de la circoncision préserve toujours toute sa magnificence à Casablanca et partout ailleurs au Maroc.

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