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À son amant, Khadija offre la vie de son mari (19)

© D.R

Mis à bout de nerfs, Fettah semble n’avoir dans sa tête que l’idée de se venger d’Ismaël qui avait l’intention d’interdire sa bien-aimée, Khadija, de sortir de chez elle.
«Comment devons-nous, moi et toi, rester ensemble? Comment puis-je te rencontrer? », lui a-t-il demandé sur un ton très excité.
En conséquence, Fettah a pris sa décision : tuer Ismaël. C’était une décision sans appel. Khadija s’est contentée de le dévisager sans dire le moindre mot. Ce silence prouvait-il son consentement ? Peut-être.
«C’est toi qui va m’aider à le liquider», lui a-t-il proposé.
Khadija qui sirotait un jus d’orange dans un café du centre-ville l’a contemplé en gardant toujours le silence. Comme si elle pensait à sa proposition. Tout d’un coup, elle lui a balbutié : «D’accord, mais comment je vais t’aider?».
En fait, il ne croyait pas qu’elle allait accepter facilement. «Tu dois le conduire dans un coin, loin des regards des curieux. On doit vous surprendre. On doit donc bien se préparer pour le coup », lui a-t-il suggéré.
«De coutume, nous sortions chaque dimanche matin, moi, lui et nos deux enfants, à bord de sa voiture, pour faire un tour à Aïn Diab», a-t-elle révélé à Fettah. Il lui a promis de préparer un mauvais coup pour son mari, Ismaël.
«Donc, c’est bon de partir maintenant pour se rencontrer le lendemain. Ok ? »
Khadija est partie à bord d’un petit taxi. Quant à Fettah, il n’est pas rentré chez lui. Il a pris le bus à destination du quartier Sidi Moumen Lakdim. Pourquoi ? Pour rencontrer son ancien ami, Khaled, un jeune de vingt et un ans, célibataire et sans profession. «J’ai un ami qui a refusé de me remettre une somme de cinquante mille dirhams que je lui avais prêtée depuis plus d’une année. Je vous demande de l’obliger à me donner mon argent en le menaçant de meurtre. Ce sera uniquement un jeu, ni plus ni moins, contre une somme de deux mille dirhams. Mais je crois que tu auras besoin d’un complice», a expliqué Fettah à son ami, Khaled. Celui-ci l’écoutait attentivement sans manifester la moindre objection surtout que «la tâche» serait rémunérée.
Le lendemain, Fettah a rencontré une fois encore Khaled. Celui-ci était en compagnie d’un jeune homme, barbu et colosse. Il le lui a présenté : «Voilà, mon ami Mohamed qui va être avec moi lors de l’opération. Il est prêt à y participer ». Âgé de vingt-trois ans, Mohamed, célibataire, était un chauffeur qui avait besoin d’argent. Effectivement, il a facilement accepté et il s’est présenté à Fettah en disant : «Je suis à votre disposition s’il ne s’agit que d’une affaire de menace».
Fettah qui l’a rassuré qu’il ne s’agissait effectivement que d’un acte de menace contre une somme de mille dirhams pour chacun d’eux, lui et Khaled, lui a donné un acompte de cinq cents dirhams. Les deux lascars sont partis laissant Fettah attablé dans un café en attendant l’arrivée de sa bien-aimée, Khadija. Celle-ci l’a rejoint quelques minutes plus tard.
«L’opération aura lieu le dimanche matin. Tu dois l’accompagner à Aïn Diab. Ne ramenez pas vos enfants», lui a précisé Fettah. Nous sommes le dimanche 13 novembre 1994, vers 10 h du matin. Fettah s’attablait dans un café situé juste devant le domicile de la famille d’Ismaël, au quartier Mabrouka. Depuis la fenêtre, Khadija lui a fait un signe exprimant que la «tâche» devrait être accomplie dans l’après-midi.

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