Pour un réalisateur, le choix des prises de vue ainsi que la finition des séquences demandent une longue endurance mais aussi de l’exactitude. Mohamed Abderrahman Tazi en est très conscient. Pour cette raison, le réalisateur du célèbre long-métrage «à la recherche du mari de ma femme» affirme être discipliné dans son rapport au temps. «Je respecte mes engagements à la minute», souligne notre réalisateur. Pour Mohamed Abderrahman Tazi, le temps est synonyme de souvenirs. Cette solide relation qu’établit M. Tazi avec le temps remonte à son enfance. Il a baigné dans une ambiance où la ponctualité et la régularité règnent. «Je me souviens que nous avions chez nous d’énormes horloges à balancier», confie, M. Tazi. Et d’ajouter : «Il y avait à peu près cinq horloges à pendule qui décoraient notre demeure à Fès, dont le mouvement est ordonné et continu». En effet, leur système mécanique introduit une descente synchrone des balanciers. Laissant recours, ainsi, à une symphonie mélodieuse marquant l’écoulement du temps à une célérité pointue par l’heure, la minute et la seconde. Une ambiance qui ne pouvait que donner naissance à une passion pour l’horlogerie. Cet engouement fut nourri par une grande admiration pour son oncle «mouakit» à Al Qarawiyine. De même, sa fascination totale par l’horloge du mausolée Moulay Driss illustre cet amour. Subjugué par son charme, M. Tazi exlique : «L’horloge du mausolée était l’objet de nombreuses heures de contemplation et d’inspiration pour moi». Et de poursuivre : «à chaque fois que je me rends à Fès je ne rate pas l’occasion de la visiter. Son spectacle ne me laisse jamais indifférent». Selon M. Tazi, la circonstance vaut le détour. Concernant les horlogeries portatives, Mohamed Abderrahman Tazi est un grand fanatique de montres suisses plus précisément les Swatch. «J’en ai de toutes les formes et toutes les couleurs», déclare-t-il. Du design classique à l’extraordinaire, cette marque datant de 1983 a bien su le charmer. En effet, sa sobriété et sa robustesse lui sont adéquates. Austère et rigoureux, Mohamed Abderrahman Tazi fuit la complexité et l’extravagance. «Je préfère les montres simples et non volumineuses. Pourvu qu’elles affichent l’heure et la date», précise le réalisateur. Les montres plates et légères sont ses accessoires fétiches. La première à avoir orné son poignet appartenait à son père. Ce fut une Dogma, un modèle suisse qui a marqué les années 50. Cependant, la passion de Mohamed Abderrahman Tazi pour les montres ne manque pas d’anecdotes. Notre réalisateur s’avère être gaucher. Cette particularité aurait pu, en quelque sorte, l’importuner dans son port de montre. «Quand je portais mes montres au poignet gauche, elles s’arrêtaient systématiquement. Alors, je suis contraint de les mettre à droite», atteste-t-il. À gauche ou à droite, peu importe. L’évidence est que Mohamed Abderrahman Tazi ne se passera jamais de son péché mignon.