ALM : Est-ce que vous avez des projets cet été ?
Amal Ayouch : L’été, je préfère plutôt le réserver à la famille, je travaille sur quelques projets, mais la plus grande partie de mon temps est dédiée à ma vie personnelle. De plus, cela me permet de me retourner un peu plus vers ma carrière d’origine qui est la pharmacie et suivre mieux mon activité. Mais les vacances ne durent jamais assez longtemps, j’aime aussi ça. Je ne supporte pas de rester sans rien faire, je peux me permettre de lézarder de temps en temps mais pas trop longtemps, j’aime l’activité. D’ailleurs, prochainement je redémarre le travail.
A partir du 13 août, je travaille sur une pièce théâtrale au profit de la Fondation des arts vivants, en compagnie de l’artiste Faouzi Bensaïdi.
Que pense Amal Ayouch de la sphère cinématographique marocaine actuelle ?
Je pense que les hautes instances se penchent de plus en plus sur le septième art.
La volonté est là. Dernièrement, une réunion a été organisée où étaient présents les professionnels, le Premier ministre, et Nabil Benabdallah, ministre de la Communication. L’objet était de discuter de la situation du septième art marocain et des différents problèmes que les artistes rencontrent. Outre les difficultés générales, cette réunion a démontré qu’il y a un vrai souci de relancer le cinéma et aussi de valoriser ce secteur par la reconstruction d’un grand nombre de salles de cinéma. Un budget fou, des efforts considérables et de longues heures de travail sont dépensés dans des films qui ne disposent pas d’assez de salles de projections pour que le public puisse les apprécier.
Quelle est l’œuvre qui vous a le plus marquée dans votre carrière ?
Je trouve que le plus « intéressant » était celui que j’ai joué dans « Ali Zaoua ». chaque projet est important en soi, c’est juste que le film «Ali Zaoua » en lui-même était un peu spécial vu l’histoire et aussi les conditions de son tournage. Nous avons eu l’occasion de côtoyer des enfants en difficulté, de mieux les connaître, c’était constructif.
Au-delà, mon dernier film «Les jeux de l’amour », qui n’est pas encore sorti, est aussi intéressant, le dialogue est très bien construit et plein de sens, cela procure un réel plaisir de jouer un rôle dans ces conditions.
Le dialogue est un critère important donc ? Mais est-il le seul ?
Je suis quelqu’un qui a beaucoup de plaisir avec les mots, surtout lorsque le scénario est très expressif. Le dialogue, donc, importe beaucoup à mon sens.
Je dois avouer, néanmoins, que j’avais perdu un peu ce contact avec les mots par mon contact avec le cinéma marocain où le dialogue passe souvent dans un moule assez rebarbatif. Aussi, mon expérience lorsque j’ai travaillé sur les poésies de «Jalal Eddin Erroumi» a été enrichissante. La poésie est toujours pleine de sens, et moi j’aime tout ce qui est intérieur. Je pense que c’est plus une question de caractère, de sensibilité humaine. On est tellement, dans notre quotidien, dans des choses tellement banales et quelquefois vulgaires, qu’on en arrive à oublier la magie des mots et des sens et c’est dommage. Ce genre d’expériences avec celles que j’ai eues avec les contes arabes et les autres contes d’enfants (histoires des malices du hérisson; les histoires de Nassreddine), le Petit Prince, Antigone et d’autres, sont porteurs de sens et de magie. Ces œuvres me réconcilient avec le théâtre et les planches.