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Bal des revenants : Said Ghandi, l’oublié du Raja

© D.R

«J’étais le chouchou des Rajaouis et de l’équipe nationale, ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est pourquoi le club du Raja m’a totalement oublié. J’avais passé presque 33 ans de ma vie au sein de ce club bidaoui. J’avais intégré le Raja à l’âge de 7 ans et j’y suis resté jusqu’à mes 40 ans», lance Said Ghandi, indigné par ce sentiment d’oubli dont il souffre. Said Ghandi avait tant donné au football et surtout au club qu’il a toujours refusé de quitter . «J’étais le capitaine des aigles verts pendant de longues années et jamais ces moments de gloire avec mon club, je ne les oublierais ni l’amour que me portaient  les supporters du Raja. Je pense que le football correspond au sacrifice», déduit l’ex-joueur national.
 Son parcours, il le raconte comme s’il le vivait et cela n’est pas surprenant pour ce footballeur né avec un ballon rond à la main. «J’avais 6 ans lorsque j’ai appris à jouer au foot dans les ruelles de Derb Sbania, à Casablanca. A l’âge de 7ans, je me suis  dirigé vers le Raja où j’ai joué au minime et ça a duré jusqu’à l’âge 16 ans», se rappelle Said Ghandi qui attirera très vite l’attention d’Affani Mohammed Ben Lahcen, alias le père Gégo. Ce dernier lui ouvre la porte de l’équipe senior sans passer l’étape des juniors. «A cette époque-là, j’étais  le plus jeune de toute l’équipe. J’ai joué au côté des grands comme Akesbi, Larbi du WAC, Abdellah du RAC et d’autres», dit-il fièrement.
En 1964-1965, Saïd Ghandi rejoint l’équipe première du Raja et joue son premier match au sein de la sélection nationale : un match amical contre la Suisse. Une compétition qui s’inscrit dans le cadre des préparatifs de la Suisse pour le championnat du monde. Il est vrai que le Maroc a perdu 4-6, mais le fait de confronter une équipe internationale sera marquant pour Said. Au Raja, le jeune joueur devient le capitaine d’équipe, 4 fois finaliste de la coupe du trône. Et ce n’est qu’en 1964 que Said et son équipe remportent la coupe du Trône. «J’ai joué 118 matchs avec la sélection nationale. J’ai participé trois fois aux Jeux olympiques, deux fois aux Jeux de la Méditerranée et, en 1970, mes coéquipiers et moi avons participé à la coupe du monde, organisée au Mexique. Nous avons joué contre les ténors du monde. Je me rappelle du match contre l’Allemagne, c’était grandiose pace que nous avons côtoyé des géants comme Franz Beckenbauer, Gerd Miller, Sepp Maier  et d’autres. C’était la plus puissante équipe du monde et pourtant le score n’était que de 2 à 1», tient à rappeler Said Ghandi. Ce capitaine de l’équipe est resté fidèle au club athlétique du Raja. Il y a joué tout au long de sa vie, lui témoignant une fidélité exemplaire. «J’ai  reçu deux propositions de deux clubs français, mais je les ai refusées. J’avais décidé d’évoluer au sein de mon unique club  et jouer au championnat national», reconnaît-il. Et d’ajouter: «les responsables de la fédération ont écarté les professionnels nationaux et ils les ont basculés. Je me pose mille et une questions à ce sujet. Nous avons de grands  footballeurs qui ont un savoir-faire et une grande expérience, mais l’occasion ne s’est pas encore présentée pour la plupart d’entre eux. Badou Zaki,  par exemple, est un grand entraîneur national, qui a réalisé au sein de l’équipe nationale de belles prouesses. Je me demande pourquoi on ne l’a pas laissé poursuivre sa mission ?», se demande Said Ghandi.
On rend à César ce qui lui appartient. Nos footballeurs ne demandent que la reconnaissance et ils en ont bien le droit.

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