ALM : Souvenez-vous de la première rencontre avec Mohamed Darhem ?
Bouchra Oufkir : C’était vers la fin de l’année 1973. Notre première rencontre s’est effectuée lors d’un spectacle que donnait «Jil Jilala» dans un établissement privé. Un membre de ma famille m’a invitée à y assister. Cette même personne nouait une amitié avec le groupe et notamment avec Mohamed Darhem.
Par la suite le déclic est passé. Notre relation a vite évolué. Elle est sortie progressivement du cadre amical à un cadre plus intime voire plus solide. Au bout d’une année nous avons officialisé notre relation. Ainsi je suis passée d’une simple admiratrice à sa moitié.
Quel souvenir gardez-vous de cette première rencontre ?
Je me souviens qu’à l’entracte, Mohamed était en train de prendre son café. Je voulais l’approcher à tout prix. Ainsi, en passant près de lui, je l’ai bousculé un petit peu. C’était la catastrophe. La tasse de café s’est renversée sur son costume de spectacle. Confuse, j’ai pris un «kleenex» et essayé d’estomper les taches. D’un air doux et compréhensif, Mohamed a tenté de me calmer, me faisant comprendre que ce n’était pas sorcier. Toujours capricieuse, je lui ai demandé un autographe sur le mouchoir avec lequel j’ai essuyé ses vêtements. Quand on évoque cette anecdote, Mohamed me rappelle que j’ai été la première à franchir le pas. (rires)
Qu’est-ce qui vous a attiré le plus chez M. Darhem ?
Comme je vous ai signalé au début, je faisais partie des admirateurs du groupe «Jil Jilala». C’était une tendance à l’époque. Leur musique ainsi que leur chant m’éblouissait énormément. Ce concept m’allait droit au cœur. Quand j’ai côtoyé Mohamed Darhem, j’ai découvert sa face cachée. C’est une personne douce, gentille, mignonne et très intellectuelle.
Parlez-nous de sa demande en mariage ?
La demande était réciproque. On est sortie ensemble pendant une année. Nous partagions les mêmes rêves et ambitions. Notre objectif premier était de fonder une famille et vivre sur le même toit. C’est pour cette raison que nous avons décidé de nous unir par les liens sacrés du mariage en décembre 1974.
Comment vos familles respectives ont reçu la nouvelle ?
J’avais une petite appréhension surtout par rapport à la réaction de ma famille, plus précisément à ma mère. Je craignais qu’ils refusent notre relation. Car comme vous savez, le fait d’épouser un artiste peut créer des réticences. Pour notre cas, les choses se sont déroulées autrement.
J’étais surprise quant à la réaction de mes parents qui se sont montrés très tolèrants. Il faut dire que Mohamed les a conquis en quelque sorte par sa bravoure et sa sagesse. Ils ont béni notre amour. La preuve, nous vivons ensemble depuis une trentaine d’années en compagnie de nos deux filles Batoul et Salma. Salma a mis au monde un petit prince, Youness, âgé de 6 mois maintenant.
Après ces longues années ensemble, votre relation a-t-elle changé ?
Notre relation se consolide de jour en jour. Elle s’est beaucoup soudée au fil du temps et surtout après la naissance de Youness. Le respect et la franchise mutuels sont notre devise. C’est sur ces fondements que nous avons bâti notre nid d’amour. Quand un couple entame son parcours sur une bonne base, le résultat ne peut être que satisfaisant. Grâce à Dieu, nous menons une vie magnifique. Si vous posiez la question à Mohamed, il vous répondra de la sorte : «je suis satisfait, sauf que désormais je suis marié à une grand-mère».