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Chasse aux ratons laveurs à la frontière du Canada

A proximité de grands champs situés à la lisière des Etats-Unis, des trappeurs canadiens installent des milliers de cages pour piéger des ratons laveurs responsables de la propagation d’un foyer de rage au nord de la frontière américaine. «Bonjour mon petit malin! Comment ça va aujourd’hui mon petit malin», lance affectueusement le trappeur Raynald Ferland à un raton laveur nerveux, qui a succombé aux délices des sardines et des guimauves aromatisées déposées dans une cage pour mieux l’appâter. Après la découverte d’un premier cas de rage en mai 2006, le Québec a mis sur pied une vaste campagne à la frontière des Etats américains du Vermont et de New York afin d’endiguer la propagation de l’infection.
La découverte dans les premiers mois de 2007 d’une cinquantaine de cas rabiques au Vermont a poussé les autorités québécoises à intensifier leurs opérations. Depuis le début de cet été, une quarantaine de cas de ratons laveurs rabiques ont été enregistrés dans la province francophone et 3.000 de ces mammifères ont été tués de façon préventive. Le raton laveur est l’un des plus importants vecteurs de la rage en raison de sa proximité avec l’environnement des humains, aussi bien en ville, où il se nourrit d’ordures, qu’à la campagne où il glane les récoltes. Le mammifère aux yeux encerclés de noir comme s’il portait un loup de cambrioleur est aussi en contact avec des animaux domestiques, qui peuvent servir d’intermédiaire à la transmission de l’infection à l’homme.
La rage tue 50.000 personnes par année dans le monde. Le dernier cas au Canada remonte à l’an 2000. «Notre but est vraiment d’éradiquer cette souche de rage au Québec», explique Daniel Guérin, coordinateur de «l’Opération raton», de son quartier général à Frelighsburg, paisible village québécois limitrophe du Vermont. «Il n’y avait pas de ratons laveurs infectés par la rage au Québec, mais il y en avait au Vermont. Une hypothèse est que le foyer d’infection s’est déplacé du Vermont vers le Québec», pense Martin Lowney, du ministère américain de l’Agriculture. Outre le Vermont, plusieurs Etats américains ont enregistré des cas de ratons laveurs rabiques, dont l’Ohio et New York. Les Etats-Unis ont mis sur pied une campagne pour endiguer la propagation de ce foyer de rage, mais ne sont pas parvenus pour le moment à en éradiquer la souche.
Au Canada, une quarantaine de trappeurs, plus habitués à piéger le renard ou le vison pour en vendre les peaux, ont été engagés par les autorités québécoises pour débusquer les ratons, mais aussi les putois ou les chats sauvages. Lorsqu’un raton est diagnostiqué avec la rage, les autorités euthanasient tous les animaux piégés dans un rayon de cinq kilomètres, et vaccinent les autres dans un rayon de 10 km. Chaque animal vacciné est étiqueté avec un numéro de séquence unique et sa localisation exacte, établie par GPS, est entrée dans une base de données. «C’est une opération de santé publique (…) Si on ne prend pas de telles mesures, on va perdre le contrôle de la situation pendant des années», insiste M. Guérin, soulignant les dangers potentiels d’une progression du foyer de rage jusqu’à Montréal, métropole de trois millions d’habitants.
En 1999, une épidémie de rage dans la province voisine d’Ontario avait mis sept ans pour être maîtrisée. Les autorités américaines vont larguer à partir de la mi-août quelque 1,4 million de biscuits odorants renfermant un vaccin contre la rage dans l’Etat de New York et en Pennsylvanie. Plus de 400.000 doses de ces appâts seront réservées au Canada.

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