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Driss Roukhe ou la fureur de réussir

© D.R

Sept années après sa naissance à Meknès, au quartier B’ni M’Hamed, son regretté père Slimane allait le quitter.Une tragédie dont il sera marqué à jamais. Et c’est sa maman Zhour, une autre «mère courage» qui allait prendre en charge toute une famille composée de sept frères et sœurs.
«Je n’ai pas eu le temps de connaître mon père que j’adorais. Le fait qu’il parte très tôt et très jeune m’a beaucoup bouleversé», raconte Driss. Commence alors une étape très difficile pour le petit orphelin Driss qui va souffrir d’ une succession de fugues de l’école primaire. «J’avais arrêté de partir à l’école pendant six mois. Personne n’avait été au courant. J’errais dans les rues. Nous étions une famille très pauvre», se rappelle avec chagrin Driss. Des années après et c’est la résurrection! Driss renaît péniblement. Et de l’océan du chagrin, il choisit de se blottir dans les bras, pas ceux d’Orphée mais du père des arts, le théâtre. Et des larmes du chagrin, poussa une belle graine passionnée et passionnante, celle du fervent comédien. C’est à l’école Ibn Toumert qu’allait se dévoiler sa grande passion pour l’art des planches, lors des fêtes du Trône ou de fin d’année. Et la graine continua de s’abreuver de l’art de la scène, au creux du collège «Allal El Fassi». Et c’est à cette période précisément que Driss allait se découvrir un grand amour pour l’art de l’animation. Au lycée Ibnou Al Haytam, il décrocha son Bac lettres modernes. «Mes vacances passées au sein de colonies de vacances, mes contacts avec plusieurs associations et troupes de théâtre, m’ont impeccablement façonné», déclare Driss, pétillant de bonheur.
Une belle et hasardeuse rencontre allait transformer toute son existence et l’inscrire sur la liste de tous les artistes ayant contribué à l’évolution du théâtre national. Il s’agit de Tanan Boussif, un lauréat de l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle (Isadac) à Rabat. «Ayant remarqué et apprécié ma grande passion pour le théâtre, Tanan me proposa d’aller à Rabat pour passer un concours à l’Isadac», narre Driss Roukhe. Et c’est en effet en 1990, qu’il réussi son concours d’admission à cet institut.
Encore étudiant, Roukhe allait tourner dans un grand nombre de productions étrangères, notamment, «Rencontre avec la Bible». Pour Driss, il est important de se laisser roder par le métier de comédien, car «c’est l’expérience de la scène qui vous prépare à être un bon acteur», avoue Driss, diplômé de l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle de Rabat, du Conservatoire national supérieur d’art dramatique_à Paris et professeur d’art dramatique à la délégation de la culture à Meknès depuis 1995. En tant que metteur en scène, Driss signe «Aouicha» avec le théâtre des sept, «Yamat lbled», «Bladi mon pays», «La dernière danse», «Essalha» d’après un texte de Dario Fo… En tant que comédien, Driss campe des rôles dans plusieurs pièces entre autres : «Les trois sœurs» de Tchekov, une mise en scène de Jamal Eddin Dkhissi, «Le bel indifférent», par Salima Benmoumen, «Hamlett» par Zioual Nourreddin,  «Le collier des ruses», opéra de chambre d’Ahmed Essyad mis en scène par Anne Torres. Au petit écran, il interprète des rôles dans «Hab lemzah», «Dwayer zman», «Alain wa almatfiya», «Khalkhal Albatoul», «Brigade»…
En tant qu’acteur, Driss a éternisé son nom en donnant la parole à Brad Pitt et Cate Blanchett dans le film «Babel» d’ Alejandro Gonzales. Il a également joué dans «Rendition» de Gavin Hood avec Merley Streep, «Les anges de Satan» d’Ahmed Boulan, « Abdou chez les Almohades» de Saïd Naciri, «Syriana» de Stephan Ghagan avec Matt Damon et George Cloney… Bref, une trentaine de longs métrages. De quoi être fier de sa marocanité. «Je suis convaincu, que mon parcours artistique ne se forgera qu’à partir de mon pays», affirme Driss.
Ce grand amoureux des voyages a réussi à décrocher en peu d’années plusieurs prix dont le Grand prix de festival de court-métrage de Mohammedia, mai 2007, Grand prix du festival international de court- métrage et de documentaire de Casablanca, juin 2007, Prix d’interprétation masculine, au festival de Meknès dans la pièce «Le bel indifférent», Prix du gouvernement français et bourse d’étude pour le conservatoire d’art dramatique de Paris, Prix de meilleur acteur en Suède dans la pièce «Miss Julie» d’Auguste Striendberg, et la liste est encore longue.
Mais ne dit-on pas que c’est sur le fumier que poussent les plus belles fleurs?

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