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Education : Un enseignement au service du développement

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L’école s’est toujours vu reprocher le fait d’être «une machine à produire des chômeurs». Elle était donc appelée à opérer un véritable travail de remise en question, d’autant plus que l’enseignement, qui y est dispensé est resté associé à tous les synonymes de «stérilité». Le gouvernement Jettou a le mérite d’avoir tordu le cou à cette fameuse «théorie» qui a fait que l’école est restée coupée de son environnement. La preuve, si besoin est, n’est pas des moindres : former 10.000 ingénieurs par an à l’horizon 2010. Cela est loin d’être une simple «déclaration d’intentions», puisque le Maroc  assure, depuis le dernier quinquennat, la formation de 4.300 ingénieurs et assimilés par an dans différents établissements : écoles nationales d’ingénieurs, Facultés des sciences et techniques, écoles du secteur privé … Une véritable pépinière de futurs cadres se met en place, à laquelle le gouvernement a donné le paquet pour être à la hauteur de la mission qui lui échoit : apporter sa pierre à l’édifice d’un Maroc transformé en grands chantiers structurants. Le Maroc a-t-il, toutefois, les moyens de cette ambition ? Une première évaluation des efforts financiers a démontré qu’une augmentation de 40% des moyens actuels affectés aux établissements en question suffirait pour assurer la formation de 4.300 ingénieurs par an ; un chiffre qui fait déjà rêver les mille et uns investisseurs étrangers qui se bousculent aux portes du Royaume. Mais voilà, s’inquiète un universitaire, «cette politique peut s’avérer vaine en l’absence d’une stratégie visant à empêcher les futurs ingénieurs de penser à bosser sous d’autres cieux, comme l’ont déjà fait des dizaines d’autres cadres formés par l’Etat». Un risque dont il faut certes tenir compte, «mais il reste minime quand on mesure l’ampleur des offres proposées sur un marché national de plus en plus demandeur», rassure un autre. «Bien des initiatives ont été prises pour rattacher l’enseignement aux besoins réels de notre économie», a-t-il certifié, ajoutant que «tout a été établi de manière à mettre en adéquation l’enseignement et les exigences du marché de l’emploi». Il en veut pour exemple le développement des programmes et des outils pédagogiques. Un vaste chantier a en effet été entrepris pour la généralisation de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication au niveau des établissements scolaires et dont bénéficieront 6 millions d’élèves à l’horizon 2008. Cette initiative, qui vise à équiper les établissements en salles multimédia avec des contenus pédagogiques numériques, a nécessité une enveloppe budgétaire de l’ordre d’un milliard de dirhams. La mise en œuvre de cette stratégie fait l’objet du programme «Génie», qui a été officiellement lancé par SM le Roi Mohammed VI, le 15 septembre 2005, à l’occasion de l’ouverture de l’année scolaire 2005-2006. Ce programme a pour objectif d’équiper, sur trois ans, tous les établissements scolaires, soit plus de 8600 écoles primaires, collèges et lycées. Idem pour les universités, où l’on voit déjà s’installer un nouveau mode d’acquisition du savoir. La médiathèque créée par l’Université Hassan II de Casablanca offre ici un exemple édifiant. En dehors des campus, il y a lieu de souligner un autre défi que s’est fixé le gouvernement Jettou : la généralisation de la scolarisation. D’importants résultats ont été réalisés à ce niveau. Pour s’en rendre compte, il suffit de préciser que le taux de scolarisation des enfants de 6 ans a atteint 90% durant l’année en cours, un record qui a permis de gagner plus de 20 points par rapport à l’année 2000. Pour les enfants âgés de 6 à 11 ans, ce taux est passé à 93%, soit 14% de plus pour la même période. L’année en cours a connu un afflux croissant des élèves vers l’enseignement secondaire collégial en milieu rural, où le taux de scolarisation des enfants de 12 à 14 ans a atteint 54% contre 35% seulement en 2000. S’agissant du phénomène d’abandon scolaire, un programme préventif a été mis sur pied pour offrir aux enfants qui viennent d’abandonner leur scolarité une formation permettant leur réinsertion.
Récapitulons : Initiative 10.000 ingénieurs, généralisation de la scolarisation, développement des programmes et des outils pédagogiques, lutte contre l’abandon scolaire … Ces atouts, si nombreux et si importants soient-ils, sont-ils suffisants pour réhabiliter l’enseignement au Maroc? Le chemin reste long à parcourir …
  

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