Nous l’avons compris, pas moyen, pour les artistes, de prendre des vacances en été, encore moins lorsqu’ils sont très sollicités comme c’est le cas pour Haj Mohamed Bajeddoub. «Pour nous, artistes, l’été est synonyme de travail», souligne ce ténor pour dire tout simplement qu’il ne dispose pas de temps à lui durant la saison estivale. Et d’ajouter «c’est pendant l’été que les célébrations de toutes sortes se font nombreuses. Ce qui explique que les artistes sont, la majorité du temps, surbookés, en cette période». Très demandé durant l’été, saison des fêtes, l’artiste est au programme de grandes cérémonies de mariage et autres évènements. Ses fans, qui le contactent pour animer leurs soirées, font de ses chants un hymne de leur bonheur. Malgré son agenda chargé, l’expérience de longues années ont appris à l’artiste la logique des compromis. «Ma famille voyage en été. Moi, j’essaie de me libérer deux ou trois jours pour les rejoindre», explique-t-il à ALM.
Au-delà de ses disponibilités, le ténor avoue ses penchants pour le nord marocain : «Ma famille est installée dans la ville de Safi. Personnellement, j’effectue des allées-retours entre Casablanca et Safi. C’est pour cela qu’en été, nous avons besoin de nous retrouver dans un autre paysage qui nous changerait du panorama du sud. Nous optons systématiquement pour la région du Nord que nous aimons beaucoup, pour y passer nos journées de détente». En été, c’est le travail qui prime. L’artiste essaie, tout de même, de décrocher une quinzaine de jours pour la passer avec les siens et profiter avec eux de la beauté des régions du nord du Maroc.
La voix chaude et puissante de Bajeddoub fait voyager le public sur les livres d’histoire des chants andalous, et leur apprend à aimer les rythmes et, donc, à aimer la vie. C’est bien la leçon que donnent les cordes vocales de Bajeddoub, dont les tournures mélodiques font de ses «mawal» et de ses improvisations des interprétations inégalées des anciens poèmes ou «kssayed».