«Itinéraires Culturels » est le titre de l’exposition organisée à l’espace d’art Actua de Casablanca. Comme son nom l’indique, cette manifestation, entamée le 19 mars et qui se prolonge jusqu’au 15 avril est conçue par la fondation El Legado Andalusi (l’héritage andalous). Elle a été concrétisée en partenariat avec la Banque Commerciale du Maroc. Celle-ci propose une visite à travers les hauts lieux de la civilisation arabo-musulmane, dont l’héritage andalou reste un des patrimoines les plus marquants.
Cette exposition se compose de plusieurs itinéraires, suivant l’évolution à la fois historique et géographique de cette civilisation. Le premier en est celui des Omeyyades. Un itinéraire qui, à l’image de l’expansion de l’Islam, part de La Mecque et Médine pour faire découvrir le chemin que la civilisation arabe a suivi à travers l’Orient, les pays méditerranéens et le nord de l’Afrique pour atteindre Al-Andalus. La création du califat Omeyyade de Cordoue, héritier direct du califat de Damas, constitue le couronnement de cet itinéraire.
Suit l’itinéraire culturel des Almoravides et Almohades. Il intègre l’Espagne, le Portugal, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie, le Mali et le Sénégal. L’objectif n’est autre que de faire connaître la civilisation hispano-maghrébine. « Routes des Almoravides et des Almohades… Peut-on envisager de les décrire sans se référer constamment à ce que les anciens nommaient « les Deux Rives » (Al-Adwatayn) ? », peut-on lire dans un document introductif de cette exposition. Assez pour décrire les liens solides qui se sont tissés entre les hommes dans cette région du monde et les itinéraires qu’ils ont croisés et relayés.
L’objectif de cette manifestation est également de faire connaître l’influence de cet héritage culturel, dont l’impact a été ressenti jusqu’en Amérique latine à travers l’art Mudejar qui en constitue l’expression la plus forte, symbole du métissage physique et culturel. Les itinéraires culturels de la Fondation El Legado Andalusi sont basés sur les relations historiques, sociales et culturelles d’Al-Andalus avec le monde arabe et les pays méditerranéens. Ils visent à développer de nouvelles perspectives pour le tourisme culturel et surtout à diffuser et à faire connaître une Histoire et un patrimoine communs. Une manière de renforcer l’héritage culturel pluridimensionnel d’Al-Andalus et les relations entre les différents peuples qui le partagent.
Histoire de faire taire les voix de la terreur, au nom d’une différence linguistique ou d’une appartenance religieuse ou ethnique dans une région méditerranéenne désormais en proie à toutes les dérives. «Lorsque je contemple la Méditerranée tourmentée d’aujourd’hui, j’ai constamment envie, pour me consoler, pour continuer à espérer, de revenir à cet âge d’or de l’Andalousie, et je me mets à rêver. A rêver par exemple, d’un Proche-Orient où Musulmans, Chrétiens et Juifs s’inspireraient de l’exemple andalou pour se lancer dans un expérience de vie commune», avait écrit Amine Maâlouf, en 1995 à Grenade. Un témoignage d’une frappante actualité. Un rêve à suivre, maintenant et plus que jamais.