La première nuit du festival international du raï qu’abrite Oujda a vibré sur les rythmes Reggada d’un Mokhtar Berkani étincelant et de jeunes talents locaux qui ont donné pleinement satisfaction. Une opportunité pour découvrir la célèbre troupe géorgienne IMEDI et passer un moment de pur plaisir pour ces milliers de spectateurs.
IMEDI (espoir en français) est une troupe constituée de vingt-six danseurs dont quatorze filles. Ils sont âgés de dix à seize ans. Des danseurs qui s’exercent quotidiennement pour peaufiner leurs expressions. Ils sont encadrés par le chorégraphe Ninindze Nugzar qui ne cesse de les motiver à fond par des chorégraphies adaptées à leur âge. «Le secret de notre maîtrise pour ces danses se résume en deux mots, assiduité aux entraînements et entente entre l’ensemble des danseurs. Sans harmonie de tempérament, il n’est pas facile d’exceller», explique le chorégraphe de la troupe qui affirme que ces jeunes s’inscrivent dans la lignée des grands danseurs du Caucase et qu’ils n’ont rien à envier aux meilleurs.
Le répertoire de la troupe IMEDI est composé des danses populaires géorgiennes, inspirées de la vie quotidienne. Les moments de joie ainsi que ceux de peine sont relatés de manière saisissante. C’est un amalgame de tendresse, de tempérament guerrier, d’équité et d’amour. Un répertoire qui puise sa spécificité dans la danse populaire ou lyrique et les rituels religieux. Beaucoup de mouvements plus souvent rapides et circulaires pour mettre en exergue les tableaux exécutés en coutumes traditionnelles. Il y a aussi des danses pour exhiber le maniement des épées et des sabres pour impressionner sa dulcinée et dissuader ses ennemis.
Les thèmes s’articulent autour d’une thématique qui symbolise la fierté nationale et la vengeance par le sang en cas de manquement de respect. Ces douze garçons qui manient sabres et boucliers avec une surprenante précision enflamment la scène le public. Plusieurs danses s’enchaînent à la perfection soit sur les pointes des pieds ou en acrobaties circulaires. Le vol aérien ponctue le spectacle en mouvement alors que la fluidité des expressions féminines dévoile la timidité de pucelles dissimulant leurs sentiments.
Chaque danse évoque une région géorgienne. C’est un voyage dans le temps et dans l’espace au cœur de la culture géorgienne. L’expression corporelle relate ainsi différentes facettes de cette culture au niveau des habits, des arts, des armes et de la vie sociale, en somme des préoccupations majeures d’un peuple, en quête de fierté nationale.
Le récital est composé de treize danses aux noms différents. Chaque chorégraphie met en exergue une région. Le voyage débute à Partca-kalouri et s’achemine vers Khandelouri pour finir en les Cvanouri et Oussouri représentants ainsi l’ensemble des provinces du pays. «Nos danses relatent notre histoire et consolident notre unité nationale. Cet art qui est transmis de père en fils pérennise notre patrimoine culturel», a expliqué à ALM Russiko Pitskhe, imprésario et directrice de la troupe au Maroc.
Ces jeunes danseurs exhibent leur apport personnel à chaque tableau. Du premier pas de danse jusqu’au dernier salut collectif, les tableaux s’enchaînent délicatement mais avec une rythmique ascendante qui dévoile une maîtrise parfaite de la scène. Grâce pour les danseuses et souplesse pour leurs partenaires : un spectacle chorégraphique haut en couleurs.