Dimanche 22 juillet un feu d’artifice multicolore a animé le ciel de Casablanca. Pour célébrer en beauté la clôture du festival Casa Music, le groupe F a été appelé spécialement de France. Cette compagnie est connue du grand public pour avoir créé le feu d’artifice du passage à l’an 2000 sur la Tour Eiffel à Paris. En plus de maîtriser les tirs, le Groupe F voit ce procédé appelé la pyrotechnie comme un spectacle à part entière. «Ce groupe réalise une véritable scénographie et travaille sur des thèmes. Les feux d’artifices sont pour eux une création artistique», témoigne Younés El Asri, directeur de production du festival Casa Music. Mais derrière de l’aspect magique de la pyrotechnie et du boom d’émotions que cela produit chez les spectateurs, il y a tout un processus et des normes à respecter. Tout d’abord, l’équipe chargée de l’opération doit effectuer un repérage, trois à quatre mois à l’avance avec les autorités locales. Suite à ce repérage, il faut réaliser un dossier de sécurité. Ce document doit comporter des indications précises sur le lieu où sera fait le spectacle, le nombre exact des artifices et la nature de la poudre. «Le dossier est par la suite envoyé à la direction des mines au ministère de l’Intérieur et après son étude, une réunion est fixée à la wilaya», explique le directeur de production de Casa Music. Lors de cette réunion, les responsables du spectacle doivent présenter un exposé général et détaillé sur le déroulement de l’opération. «Nous devons présenter les détails du déroulement du spectacle et sur les moyens qui doivent être mis en œuvre pour assurer la sécurité des spectateurs», ajoute Younés Asri. Dans un délai qui peut durer de 15 à 20 jours, l’autorisation pour faire exploser les feux d’artifices dans le ciel est délivrée par la direction des mines, la gendarmerie royale, la sûreté nationale et la protection civile. Seules ces administrations sont habilitée à autoriser la pratique des feux d’artifices. Autorisation en main, le groupe F a pu acheminer les feux d’artifices d’Espagne et de Chine jusqu’au Maroc. Ces deux pays sont connus pour être de grands fabricants de feux d’artifices. Les artifices de Chine sont à effet lumineux et ceux d’Espagne sont à effet sonore. Concernant le spectacle de feux d’artifices du festival Casa Music un total de 900 kilos de matière pyrotechnique ont été acheminés par bateau jusqu’à Casablanca. Cette matière doit être absolument protégée dans un conteneur en bois sécurisé. La société SCAM, l’une des deux entreprises habilitées au Maroc, a été chargée de livrer les explosifs dans les sites du spectacle. Munie du certificat K4 le groupe F contrôle toute l’opération. Le certificat en question concerne les artifices dont la mise en œuvre ne peut être effectuée que par des personnes ayant le certificat de qualification prévu à l’article 16. Les prix de la matière pyrotechnique ne sont pas que des artifices. Dans l’opinion publique, tout le monde sait que les feux d’artifices coûtent très chers, mais rares sont ceux qui connaissent le prix exact de ces produits qui éblouissent les sens. En France, le prix des feux d’artifices peut aller de 450 à 3000 euros. Si au Maroc, plusieurs manifestations sont accompagnées de feux d’artifices, c’est que ce spectacle est attrayant aux yeux de tous. Mais il a ses inconvénients. Une étude à Montréal a démontré que la fumée d’un feu d’artifice équivalait à une pollution record en particule fine. Des accidents parfois mortels peuvent également être signalés, ainsi que des feux de forêts.