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Hanine ou le fruit exotique du Liban

Elle confirme une réputation déjà bien acquise qui entoure toutes les stars libanaises. Elle est belle, gracieuse. Tout en elle est féminité. Mais à la voir se déhancher sur des rythmes salsa, le doute s’installe. Elle semble avoir ce feu sacré dont seules les divas latinas ont le secret. Dans tous les cas, c’est chaud devant ! En plus, ou grâce aux qualités précisées, Hanine, de son vrai nom, fait partie d’un ensemble musical pour le moins original, alliant musiques cubaine et arabe, pour le plaisir de l’écoute, mais aussi du regard. Il s’agit d’un projet de métissage culturel aussi étonnant que détonnant, né il y a quatre années et dont l’instigateur est le producteur Michel Eleftériadès, un Libanais amoureux de Cuba. Le résultat est une pure merveille, tant le spectateur se trouve happé par la magie des sons cubains, parfaitement en harmonie avec les langoureuses ballades orientales. Le tout accompagné, voire survolé, par la voix incandescente de cette véritable fée nommée Hanine.
Tout a commencé par une idée : faire fusionner deux rythmes, deux univers musicaux. Eleftériadès, une fois ayant trouvé les musiciens nécessaires à son ambition à Cuba, repart au Liban à la quête de cette voix qui allait avoir pour charge de porter ce projet. Un casting de plusieurs mois s’en est suivi. L’heureuse élue devait sine qua non remplir deux impératifs cette aventure : le physique approprié et la voix qu’il faut. La quête s’annonce difficile. Mais une certaine Hanine allait relever le challenge. «Mon arrivée dans le milieu de la chanson s’est faite presque par hasard, grâce à Michel Eleftériadès ; c’est à lui que revient le mérite d’avoir mixé la musique arabe et la musique cubaine pour la première fois. Même si je m’intéressais à la musique, puisque je préparais mon diplôme en musique orientale au Conservatoire, il ne m’est jamais venu à l’idée que j’en viendrais un jour à chanter», a-t-elle déclaré dans un entretien accordé à Aujourd’hui Le Maroc, après un époustouflant concert qu’elle a donné dans le cadre du Festival Mawazine. Hanine a été remarquée alors qu’elle était en dernière année de Conservatoire où elle apprenait le chant et le Oud, ayant eu, par ailleurs, une maîtrise en droit et travaillant comme avocate. Sa voix chaude et son physique de rêve font d’elle la candidate idéale pour ce projet où talent et subtilité doivent s’allier au panache et à l’ingéniosité, qualités toutes présentes en sa personne. Une chanteuse talentueuse, des musiciens cubains énergiques choisis à la Havane parmi les meilleurs et le tour est joué. Les ingrédients sont d’ores et déjà réunis pour que l’aventure commence. «Les artistes cubains ont été invités au Liban. Et c’est à partir de là que nous avons entamé nos répétitions. Sept mois après, notre premier CD était sur le marché», nous dit-elle.
Mais non sans certaines difficultés liées à la différence, ou même l’opposition des rythmes propres à chacune des deux musiques. «Nous étions obligés de supprimer certains passages, tout en nous interdisant de nuire à l’essence de la chanson. Il y avait des chansons que je refusais d’interpréter justement parce qu’elles allaient être biaisées, une fois mixées avec la musique cubaine», explique-t-elle. Le succès n’a pas tardé à venir : l’album «Hanine u Son Cubano » reste toute une année n°1 au Liban, lui ouvrant une carrière internationale qui s’annonce déjà impressionnante. Secret de la réussite de ce véritable mariage, l’opposition et non pas la ressemblance. «Je ne crois pas qu’il y ait des points communs entre la musique arabe et la musique cubaine. Leur environnement n’est pas le même. Leurs compositions musicales ne sont pas les mêmes. L’intérêt de la fusion est qu’elle rassemble deux antagonismes. Peut-être que les rapprochements qu’on peut faire entre les deux musiques est qu’elles sont extrémistes toutes les deux dans le sens où ce sont des musiques ou mélancoliques et tristes à l’extrême, ou très, voire trop, gaies et festives, mais l’intérêt, c’est la différence », souligne-t-elle. Un droit à la différence sur lequel Hanine insiste, mais sur un autre registre. Plusieurs de ses chansons dénotent d’un engagement infaillible pour la paix et contre le racisme. «Nous défendons des valeurs universelles. Même quand on a repris Jasta Siempre Comandante sur Che Guevara, l’objectif était moins de défendre son idéologie que son engagement et ses valeurs», indique Hanine.
Hanine qui nous invite également, et avec grâce, à rendre hommage à la chanson arabe. De sa belle voix profonde, elle réussit à préserver toute la poésie des textes mythiques de Asmahane, Farid El Atrach, Sayed Darwish ou une certaine Feïrouz. C’est bien connu, les métissages donnent de beaux fruits. Hanine y son Cubano n’y font pas exception.

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