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Kalachnikov met en joue les «contrefaçons» mondiales

Mikhaïl Kalachnikov, le père du célèbre fusil d’assaut russe, est indigné par la «contrefaçon» de cette arme à travers le monde. Et il dit connaître les coupables.
 «Ils utilisent simplement la marque, sa renommée. Ce n’est pas juste», a dénoncé cette semaine M. Kalachnikov, 87 ans, lors d’une conférence de presse à Ijevsk, ville de l’Oural à 1.300 kilomètres à l’est de Moscou, où se trouve l’usine Ijmach qui fabrique ses célèbres fusils. Selon les responsables d’Ijmach, les pertes annuelles de l’usine causées par la fabrication de Kalachnikov en Bulgarie, en Chine, en Pologne ou aux Etats-Unis se montent à 360 millions de dollars (260 millions d’euros).
«C’est un problème majeur pour nous… C’est contraire à la loi internationale», a ajouté le directeur de l’usine, Vladimir Grodetski, devant les journalistes étrangers invités à l’occasion du 60e anniversaire de la première Kalachnikov AK-47. «Cela m’étonne qu’on réagisse toujours au piratage des CD et des DVD, mais je n’ai jamais vu la même réaction dans les pays qui produisent des contrefaçons de Kalachnikov», a accusé M. Grodetski, évoquant les critiques américaines contre les piratages russes de musique et de films.
Ijmach fabrique chaque année près de 100.000 fusils d’assaut Kalachnikov, alors que 900.000 contrefaçons sont fabriquées dans le monde annuellement selon ses responsables, qui insistent sur le fait que seule «la vraie Kalachnikov» est de bonne qualité. A l’origine de la contrefaçon, les licences de fabrication de Kalachnikov abondamment données par l’URSS aux pays communistes pendant la Guerre Froide.  Après la chute de l’URSS en 1991, ces pays ont continué à en fabriquer, les vendant sous d’autres noms et parfois à des prix beaucoup plus bas.«C’est un point sensible pour eux. A l’époque communiste, l’Etat n’a pas essayé de breveter les modèles qu’ils créaient», explique Richard Jones de la revue britannique spécialisée en armement Jane’s Infantry Weapons.
«Les autres pays les produisent et les vendent moins chers», ajoute-t-il.
Le prix d’une Kalachnikov fabriquée en Russie est de 400 dollars (291 euros) contre 80 en Chine ou 120 en Pologne, affirment les responsables de l’usine. La compagnie bulgare Arsenal est la bête noire des responsables russes: elle produit des fusils d’assault AR et SLR, qui ressemblent beaucoup à la Kalachnikov, en Bulgarie mais aussi à Las Vegas (Nevada, Etats-Unis).
 Arsenal, interrogé par l’AFP, n’a pas répondu à ces accusations. «Les Etats-Unis croient qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent», a critiqué Nikolaï Bezborodov, un des concepteurs de la Kalachnikov. L’usine russe exporte néanmoins ses armes dans 15 pays. L’année dernière, Ijmach a signé un contrat sur la livraison de 100.000 fusils Kalachnikov à l’armée vénézuelienne, dans le cadre d’un gros contrat militaire estimé à plus de trois milliards de dollars.
La construction d’une usine de Kalachnikov est également prévue cette année au Venezuela. Les affaires des imitateurs de Kalachnikov dénoncés par les Russes se portent bien aussi. L’Irak a annoncé récemment avoir signé un contrat avec la Chine pour la livraison de fusils Kalachnikov pour équiper la police irakienne.

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