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Khalid Tamer : De la rigueur et de l’exigence

Derrière le festival Alwan’art des arts de la rue, il y a un nom : Khalid Tamer. Cet artiste chorégraphe et metteur en scène, né à Casablanca, a voulu concrétiser un projet au Maroc. Après avoir créé en 2005 la compagnie «Eclats de lune» à Marrakech pour former une dizaine de jeunes, Khalid Tamer a voulu les impliquer dans un événement où ils pourraient à leur tour dévoiler leurs talents d’acrobates et de danseurs au grand jour. «En tant que metteur en scène en France, j’étais souvent invité par les instituts français au Maroc pour venir présenter des spectacles. Mais, j’ai toujours voulu rendre cet art accessible aux populations enclavées, d’où l’idée d’installer des chapiteaux dans des villages à proximité de Marrakech», souligne le metteur en scène.
Pour sortir du cadre des institutions françaises, Khalid Tamer n’a trouvé qu’une seule solution : créer sa propre compagnie au Maroc. Cette dernière sera la pendante de «Graines du Soleil», fondée en 1998 dans un quartier au nord de Paris. Soutenus à un certain moment par les directeurs de l’institut français de Casablanca et de Marrakech, Khalid Tamer avait joué la pièce «L’avare» de Molière dans des quartiers populaires de la capitale économique. Il jouera également les «Lettres d’amour» en 2004 et «Angiola» ou les «Bonnes ménagères» en 2005. C’est à partir de ce moment qu’il a commencé à se faire connaître au Maroc. Avec Alwan’art qui s’est déroulé du 3 au 8 juillet à Marrakech et régions, cet artiste a voulu affirmer davantage sa présence au Maroc.
Khalid Tamer dit bien vouloir transmettre son art et ses connaissances dans le domaine de la danse et de la mise en scène. Faire profiter les autres de son travail est son crédo. «Je me suis toujours accroché à l’idée que le théâtre, c’est un acte social», insiste-t-il. En France, comme au Maroc, il préfère jouer dans les endroits les plus enclavés et faire profiter les classes et les individus qui ont le moins accès à cet art. L’exemple le plus caractéristique de son action s’illustre à travers l’organisation du festival au féminin. «Nous avons choisi des femmes qui ne vont jamais au théâtre et ce sont elles-mêmes qui ont animé les pièces de théâtre», déclare Khalid Tamer.
Cet événement, créé en 2003, propose des rencontres autour de la création féminine. Pour perfectionner son rôle de formateur qu’il poursuit jusqu’à aujourd’hui, l’artiste donne beaucoup d’importance à sa propre recherche artistique. Une recherche qui l’a  menée dans plusieurs pays d’Afrique, dont le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. «J’aime beaucoup travailler dans ces pays qui entretiennent véritablement les valeurs humaines. Il y a plusieurs troupes de théâtre qui arrivent à réaliser des œuvres extraordinaires avec très peu de moyens», tient à souligner ce metteur en scène. 
Formé à l’école japonaise par la danseuse Nadine Abad, il explore le théâtre Nô et l’expression du geste. De cette formation, Khalid Tamer a appris la rigueur et l’exigence. Des qualités qu’il veille, à présent, à transmettre à ses élèves. Ses meilleurs éléments de la compagnie « Eclats de Lune » l’accompagnent à chaque fois qu’il doit présenter un spectacle.

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