Même si les wagons du métro de New York sont aujourd’hui débarrassés de leurs célèbres graffitis, la peinture murale à l’aérosol survit et se réinvente dans la ville qui l’a vue naître. La lutte que mène le maire Michael Bloomberg contre ces manifestations du talent artistique, la plupart du temps nocturnes, se renforce chaque année. En 2008, la trentaine de camions qui patrouillent quotidiennement, équipés de pompes puissantes projetant un mélange d’eau et de produit chimique, avaient nettoyé 8.496 graffitis, contre 5.990 en 2007. Les services municipaux estiment qu’ils en auront lavés 8.500 à la fin de l’année 2009. Les règlements laissent de moins en moins de temps aux propriétaires des immeubles pour déclarer le «tag» et spécifier s’ils veulent le conserver. «Nous devenons de plus en plus combatifs», a précisé à l’AFP un employé souhaitant conserver l’anonymat. Durant les années 1970 et 1980, les wagons du métro à New York étaient entièrement recouverts de graffitis. Ce n’est plus le cas, mais on peut voir ces dessins partout dans la ville, sur les ponts, les façades des immeubles, les rideaux de fer des magasins, les quais de gare. Eric Felisbret, 46 ans, est un artiste de longue date et historien du phénomène. «Le graffiti est aussi vieux que l’humanité», rappelle-t-il. Auteur d’un livre, «Graffiti New York», qui doit paraître cette anné.