Bienvenue en Egypte, pays des pharaons, qui ne cesse de fasciner. Outre son glorieux passé, ses traditions séculaires demeurent vivaces. Celle d’entre elles qui fait la fierté des Egyptiens en ce mois sacré n’est autre que la tradition des "Fanous" ou des lanternes du Ramadan. A l’occasion de l’avènement de celui-ci, toutes les rues et maisons sont éclairées par des lanternes. Les rues rivalisent de lumières et de décorations.
«Les habitants de chaque quartier tiennent à acquérir les plus belles lanternes. La nuit, le spectacle est enchanteur», témoigne un Marocain ayant vécu au Caire. Bien que l’histoire des Fanous remonterait à l’époque des Fatimides, cette tradition séculaire, considérée comme un legs historique, demeure très ancrée dans la culture égyptienne. L’histoire ? Jadis, quand le calife fatimide "El Muiz lidine Allah" est arrivé en Egypte la nuit, lors du mois de Ramadan, les habitants sont allés à sa rencontre pour l’accueillir et l’ont reçu à bras ouverts et en s’éclairant avec des lanternes.
On raconte aussi que pendant le mois sacré, les enfants frappaient aux portes pour avoir des sucreries et des pâtisseries. Les rues étant très sombres à la tombée de la nuit, ils étaient dans l’obligation de s’éclairer avec des lanternes.
Depuis ce temps, tous les enfants ont pris l’habitude d’acheter des lanternes durant le Ramadan et de se promener avec en chantant. Si les lanternes d’autrefois étaient fabriquées avec du fer et du verre coloré, elles le sont aujourd’hui en plastique et elles sont éclairées grâce à des lampes.
Mois de partage et de solidarité sociale, Ramadan en Egypte est célébré dans une ambiance assez particulière. Tout au long des rues, des tentes de charité appelées "Maouaîd Arrahmane" sont installées.
Une ambiance bon enfant règne autour de ces "tables d’Allah". Des repas copieux sont offerts. Côté culinaire, il n’y a pas de plat spécifique au mois de Ramadan. Foul, falafels, kochari, riz… la table comporte de différents plats. La tradition veut qu’on rompe le jeûne avec du jus de noix de coco et des dattes. Influencés par la pâtisserie turque, les Egyptiens raffolent des gâteaux sucrés comme la Kounafa.
Après l’appel à la prière, les fidèles affluent par milliers vers les mosquées. Ils accomplissent la prière d’"Al Maghrib", puis rejoignent leurs familles le temps d’un F’tour. Après quoi, ils retournent vers les mosquées pour les prières d’Al Ichae et surtout des Taraouihs.
Le lieu de culte le plus fréquenté pendant ce mois sacré est la prestigieuse mosquée Al Azhar. Fondée en 970, elle est aujourd’hui le plus beau monument historique de la capitale.