ALM : Aujourd’hui Le Maroc : En partenariat avec le groupe émirati DIP, la CDG envisage de nombreux investissements immobiliers et touristiques. Qu’en est-il au juste ?
Mustapha Bakoury : Dubaï International Properties est un partenaire de premier choix pour la CDG et ce à plusieurs niveaux. Le début à été Amwaj qui répond à cette même logique en matière d’investissement et qui englobe des projets que nous sommes actuellement en train de réaliser avec des partenaires qui ne connaissaient vraiment pas le Maroc dans le passé. Les relations économiques entre les deux pays n’étaient pas à la hauteur de l’excellence des relations politiques. A travers ce partenariat, l’on a d’abord cherché à profiter de l’évolution qu’a connue le Maroc pour présenter les opportunités d’investissements et la meilleure manière de les exploiter. C’est une démarche très pragmatique focalisée sur un premier projet ambitieux. Et c’est le succès de ce premier investissement qui pourrait conditionner la suite de ce programme d’investissements.
Quels sont les projets-phare de ce partenariat ?
Chronologiquement, le premier grand investissement émirati au Maroc est le complexe Tanger-Med où il y a à la fois l’intervention d’Adou Dhabi et Dubaï, le premier dans le financement et le second dans la gestion de la zone franche. Par la suite, le projet du Bouregreg est né, ce qui a permis de données lieu au projet Amwaj. Partant de ces donnes, nos partenaires émiratis ont mobilisé plus de moyens et de ressources humaines. Aujourd’hui, plusieurs domaines sont en prospection à Casablanca, Marrakech et le Nord. Ils devraient donner lieu à des annonces progressives au fur et à mesure que les projets se concrétisent.
À Casablanca, s’agit-il de la zone aménagée sur le site de l’aéroport d’Anfa ?
Non. Il est très tôt pour le dire. Cette zone est actuellement en phase d’étude et nous ne pouvons pas en parler pour le moment. Nous sommes dans une logique d’efficacité qui, aujourd’hui, ne nous autorise pas à parler de projets avant qu’ils ne soient bien ficelés. Il est plutôt question de la Marina de la métropole. Casablanca est en train de mettre en place une vision d’ensemble, ambitieuse, basée sur plusieurs projets structurants, intégrés qui touchent plusieurs domaines, aussi bien le tourisme, les services que l’immobilier. Plusieurs projets sont également à l‘étude dans les provinces du Nord. Sont aussi envisageables des projets en nouvelles technologies, à développer toujours avec nos partenaires, à l’image du Dubaï Internet City, qui relève de Dubaï Holding.
Ces projets entrent-ils dans la stratégie de diversification des domaines d’intervention de la CDG ?
Notre stratégie se veut la plus complète possible. Il a fallu passer par une phase de restructuration et de rédistribution des missions. Nous avons pris le temps qu’il fallait sans pour autant gaspiller de temps. Aujourd’hui nous sommes en mesure d’afficher une vision très claire de nos métiers, qui sont au nombre de trois : les métiers institutionnels historiques, à savoir la gestion des fonds et des dépôts, les métiers de développements non financiers, ce qui englobe toutes nos activités immobilières, touristiques et d’aménagement et les métiers financiers où nous sommes opérateurs et pas uniquement investisseurs (banque, leasing, financement des particuliers, assurances et réassurances, prévoyance et retraites). Dans tous ces domaines, nous recherchons constamment à accroître notre efficacité et à développer des partenariats.
Est-il question actuellement d’un repositionnement de la CDG dans le secteur financier ?
Je dirais qu’il s’agit beaucoup plus d’une meilleure clarification du rôle et des missions de la CDG dans le secteur financier. Notre intervention ne date pas d’aujourd’hui. Notre banque d’affaires est active et nos prises de participation dans différentes institutions bancaires ne sont pas récentes. Dans le tour de table du CIH par exemple, la CDG est présente depuis les années 70, à un moment donné à hauteur de 70 %. Mais aujourd’hui, il est question d’une meilleure clarification de notre participation dans les sociétés concernées. Ce qui est peut-être nouveau est que nous mettons en exergue notre activité dans le cadre d’une logique d’ensemble.
Plusieurs informations circulent quant à un éventuel investissement dans les mutuelles. Qu’en est-il exactement ?
Ce n’est pas impossible. Mais il est plutôt question d’une union des mutuelles pour accroître les synergies. Mais par définition, les mutuelles garderont leurs autonomies et leurs statuts juridiques. Les cadences sont différentes d’un secteur à l’autre. Les contraintes et les opportunités ne sont pas les mêmes. Des équipes sont dédiées à chaque type d’activités avec une feuille de route et des objectifs à atteindre. Le but est d’affiner davantage notre intervention dans le cadre d’une logique d’anticipation et d’efficacité maximale.
Est-ce que se sont là les raisons de la récente réorganisation de la CDG ?
Tout à fait. Nous avons procédé à une réorganisation interne dans le but de mieux accompagner le développement des secteurs où nous sommes présents. Aujourd’hui, les contours de nos domaines d’intervention sont bien définis et nos compétences aussi.