La presse américaine n’a pas pu s’empêcher de s’aligner, à la virgule près, sur la position d’Israël faisant de Yasser Arafat un obstacle à la paix…qui vient de sauter. Dans une tribune éditoriale de «USA Today», relayée par le «Courrier International», Dennis Ross, diplomate américain chevronné et spécialiste du Proche-Orient, estime que « la mort d’Arafat peut apporter un nouveau souffle dans le processus de paix ».
Mais il s’intéresse surtout à la politique de Washington, qui « doit faire des efforts en matière de dialogue avec les nouveaux dirigeants palestiniens et de coopération étendue avec l’Union européenne et d’autres pays pour assurer la tenue d’élections libres et transparentes ».
Pour le «Washington Post», l’administration américaine doit saisir l’opportunité. « Survenue juste après l’élection présidentielle américaine, la mort d’Arafat offre une chance immense pour une évolution positive au Proche-Orient. M. Bush a reconnu qu’une telle chance existait. Il est impératif pour les intérêts américains dans la région qu’il l’exploite », conclut l’éditorial du grand quotidien de Washington. «Maintenant qu’Arafat n’est plus, les excuses n’ont plus lieu d’être», observe le «New York Times» dans son éditorial. « Ainsi le moment de vérité est arrivé.
Durant les quatre dernières années, Ariel Sharon et George W. Bush ont justifié leur abandon du processus de paix par l’absence d’un interlocuteur fiable. Les Palestiniens, pour leur part, ont argué de l’intransigeance d’Israël et de l’Amérique pour poursuivre leur politique autodestructrice de l’Intifada. L’inamovibilité d’Arafat a également servi pour tout justifier, de la corruption interne aux kamikazes ».