La saga des marques : BMW

Si on l’appelle aussi la «marque à l’hélice», du fait de son logo, c’est parce que BMW était à l’origine un constructeur de moteurs d’avions. Quant aux couleurs (le bleu et le blanc), ce sont celles de la Bavière, soit la région allemande où a été fondée en 1916 la «Bayerische Motoren Werke» (manufacture bavaroise de moteurs). Et en son temps, le moteur BMW était déjà un bijou mécanique, puisqu’à titre d’exemple, le 6 cylindres «BMW IIIa», pouvait entrainer un biplan à 5.000 mètres d’altitude en 29 minutes. Une performance pour l’époque. Mieux encore, le motoriste bavarois battait un nouveau record en faisant voler un engin à près de 10.000 mètres d’altitude en 1919.
Mais au lendemain de la Première Guerre Mondiale, le Traité de Versailles imposa aux firmes allemandes toute activité militaire ou aéronautique. L’entreprise BMW se trouve alors forcée à la reconversion. Celle-ci se fera d’abord dans le domaine des motos. Son équipe d’ingénieurs compte un certain Max Fritz, qui met au point, en 1922, le premier flat-twin (un bicylindre à plat) et le monte sur une moto. Le succès est immédiat, si bien que BMW écoulera 25.000 motos en cinq ans ! Parallélement, les motos BMW intègrent la compétition et brillent par leur vélocité, comme en atteste un modèle qui avait atteint 216,75 km/h en 1929. A l’image du passage de l’aéronautique au domaine des deux-roues, BMW va s’adonner à l’automobile. Une aventure qui commence par le rachat en 1928 de Eisenanch, un petit constructeur dont les usines basées au nord de Munich fabriquaient des automobiles depuis 1899. L’année suivante, sort la Dixi, la première voiture portant le logo BMW, mais qui n’est en fait qu’une Austin Seven construite sous licence en Allemagne. Pour autant, l’engouement de la clientèle ne lui fait pas défaut. BMW gagne en notoriété sans se reposer sur ses lauriers. En 1936, sa gamme diversifiée (berline, coupés, cabriolets) n’est quasiment animée que par des 6 cylindres, et surtout, très raffinée. Et avec le lancement du petit roadster (328), BMW acquiert déjà une étiquette de constructeur sportif.
Mais les années 40 sont là et avec eux, la capitulation du troisième Reich et le climat désastreux de l’Allemagne post-Nazie. BMW y prend un sérieux coup : usine dévastée, siège munichois pillé… L’activité de BMW reprend difficilement avec le lancement de grosses berlines (la 501 et la 502), motorisées par des V8. La clientèle ne suit pas et le constructeur perd de l’argent à tel point que ses finances exécrables lui profilent une faillite inévitable. Mais en 1955, la gamme s’élargit vers le bas avec l’Isetta, une voiture miniature à trois roues et animée par un moteur de motocyclette. Sa popularité va entraîner un sursaut commercial et un sursis aux difficultés financières, lesquels ressurgissent de nouveau quelques années après.
Entre la banqueroute et le rachat par un autre constructeur, en l’occurrence Mercedes, BMW sera finalement reprise par un groupe d’actionnaires menés par un financier, Herbert Quandt. BMW va enfin connaître le renouveau grâce à sa politique axée sur la production de véhicules de gamme intermédiaire, mais assez teintés de luxe et de sportivité. C’est le cas de la berline 1500 qui sera lancée en 1961 et permettra à BMW de sortir définitivement des ornières du passé.
L’une de ses déclinaisons les plus mythiques reste la 2002, dévoilée en 1966 et qui fit une entrée remarquée sur le marché américain. Puis viennent les années 70 durant lesquelles BMW va lancer les premières générations de la Série 5 (1972) et de la Série 3 (1975). Des berlines qui constituent, aujourd’hui encore, le cœur de sa gamme et le gros de ses ventes. Des ventes qui n’ont pratiquement jamais fléchi jusqu’à ce jour avec à la clé, des bilans toujours positifs. Aujourd’hui, le groupe BMW compte aussi les marques Mini et Rolls-Royce. Il dispose de 23 sites de production dans le monde et ses ventes en 2007 ont dépassé le million et demi de véhicules, lui ayant ainsi permis de détrôner Mercedes, en tant que premier constructeur mondial du haut de gamme.