La zaouïa de Sidi Ahmed Ben Abi El Kassim Saoumaî

Depuis des siècles, la région de Tadla-Azilal a connu la prolifération des zaouïas, qui avaient pour rôle social primordial de prodiguer un enseignement diversifié. Le résident, à l’époque, trouvait dans la zaouïa un lieu d’hébergement où il pouvait manger gratuitement et s’occuper de tout ce qui est religieux et culturel. Parmi les zaouïas de la région, il y a Zaouïa de Féchtala, Zzaouïa de Bzou, zaouïa de Azrarak, zaouïa de Tmoudjout, zaouïa Saoumâ… Le mausolée de Sidi Ahmed Belkacem se situe au quartier Saoumâ, non loin de la source de Aïn Asserdoune. C’est un lieu convoité par un grand nombre de Mellalis et d’étrangers  qui y passent des jours et même des mois pour être bénis de la baraka du saint. Le mausolée de Sidi Ahmed Belkacem a été restauré vers les années 90. Actuellement, l’édifice est construit selon une architecture très appréciée. A l’intérieur de cette construction très vénérée, un terrain vague, d’un carrelage propre où des familles préparent des plats diversifiés, ce sont les «Zouars» de Sidi Ahmed.  Pour les étrangers qui y viennent pour des raisons diverses, le mausolée renferme une vingtaine de chambres à un prix très abordable (20 à 30 DH / la nuit). Des dizaines de familles résident ce lieu saint pour plusieurs raisons. «Soubhane Allah, Sidi Ahmed Belkacem est un vrai Sainti. J’ai une fille qui était possédée. Nous y avons passé une semaine. Maintenant, ma fille va très bien grâce à la baraka de Sidi Ahmed. Regardez toutes ces familles qui fréquentent ce lieu saint et ces malades qui profèrent parfois des paroles incompréhensibles. La guérison, pour tous ces malades possédés, ne se concrétise pas le même jour. C’est la baraka du saint, grâce à la volonté de Dieu, qui châtie Satan qui occupe les corps de ces pauvres», déclare le père d’une famille. Pendant le Ramadan, même si on dit que les démons sont enchaînés, nombreux sont les gens qui quittent leur demeure pour passer des moments de recueillement à la zaouïa de Sidi Ahmed Belkacem. Selon les dires de l’un des gardiens du saint, il est des malades qui y passent 3 à 4 mois. Notons que la garde du Marabout se fait par deux hommes qui s’en chargent toute une semaine, avant d’être remplacés par deux autres gardes. La zaouïa de Sidi Ahmed s’emplit de Mellalis et de visiteurs pendant la Ramadan. C’est un lieu où la prière, dans un endroit saint, plonge dans la piété. Chaque année, au mois d’août, un Moussem de Sidi Ahmed est organisé. Des tribus de Chaouia, de Beni Chagdal, des visiteurs et des Mellalis y passent des moments inoubliables, c’est le moment où la baraka du saint est commémorée. Lorsqu’on parle de Baraka, et d’après des déclarations d’un visiteur, il est recommandé de ne jamais remettre cette baraka en cause. «Je vous raconte une chose incroyable. Hier, il y avait une famille nombreuse qui est arrivée à Sidi Ahmed. L’une des filles a remis la baraka du saint en question. Et au moment où elle préparait le déjeuner, la cocotte minute a explosé près de son visage. La pauvre a eu le visage brûlé. Un jour, un bel homme est venu me voir dans le rêve. Il m’a dit que c’était Sidi Ahmed Belkacem. Tout ce qu’il m’a dit s’est réalisé grâce à Dieu et à la baraka du saint et c’est la raison pour laquelle je lui rends visite chaque fois». Selon les informations données par l’un des gardiens du mausolée, la paix règne dans ces lieux grâce à la Baraka de Sidi Ahmed et à la «Nya» des Zouars. La nuit et le jour, des personnes, surtout des femmes, entrent dans le sanctuaire et sous le dôme, les malades s’étendent près du tombeau de Sidi Ahmed pour lui demander de les secourir ou de les libérer des forces invisibles qui les envahissent. Dans une tirelire, les visiteurs pourraient jeter quelques pièces d’argent  «Laftouh» ou des bougies. Il est même des familles qui apportent un mouton, une chèvre ou une brebis «Dbiha» pour que leur prière soit exaucée par la baraka du saint. Sidi Ahmed est un saint très vénéré par les Mellalis.