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Lalla Aïcha Al Bahriya : Amour impossible

«Aïcha, Ya Aïcha… (Aïcha, eh Aïcha…)
L’hayla f’loued… (Celle qui est au fond de l’Oued)
Ya sakna lajoued… (Celle qui possède les généreux)
Moulate Al Marja, Mhayja Labnate O’Lawled…(La maîtresse du lac, qui rend fous les filles et les garçons)
Aïcha rani kasdak benniya… (O Aïcha, de bonne foi je m’adresse à toi…)
Jitek hafiane âla rajliya…(Pieds nus, je viens demander ton aide)
Jitek hayrane dawi mabiya… (Je viens chez toi égaré. Soignes-moi…)
Aïcha rani mahmom wdakte biya… (Aïcha, je suis triste et la vie se resserre autour de moi)».
Ce sont les vers d’un «Tarh» (chanson selon le jargon gnawi) du répertoire Gnaoui qui mettent en scène la place de cette sainte dans le cœur des fidèles. Qui était cette femme? Pourquoi a-t-elle été qualifiée de «Al Bahriya», c’est-à-dire «La Marine» ou celle qui appartient à la mer ? Parce qu’elle a été enterrée à l’embouchure d’Oued Oum Errabiî ? Plusieurs questions se posent à propos de cette femme considérée par les Marocains comme une sainte. Mais elles restent sans réponses. Car on ne connaît que peu de chose sur elle, sa famille, son entourage, sa vie et son itinéraire. On ignore également si elle était vraiment une pieuse, qui pratique au moins ses cinq prières. Mais d’après la légende, on apprend qu’elle était une jeune femme, célibataire qui vit le jour à Bagdad, au pays des deux rivières Dijla et Euphrate, au début du XVI ème siècle du calendrier grégorien correspondant au début du Xème siècle de l’Hégire. C’était l’époque où les Persans envahirent Bagdad. Tandis que tout le littoral atlantique marocain était sous l’occupation portugaise. Et comment et pourquoi Lalla Aïcha est-elle arrivée au Maroc ? Bien qu’il y ait deux versions pour son atterrissage sur la terre marocaine, Lalla Aïcha avait un seul but: rencontrer son bien aimé. Quelles sont les deux autres versions ? La première version révèle que Lalla Aïcha et Moulay Bouchaïb ne se rencontrèrent jamais. Mais qu’elle le connut par télépathie. Au contraire, la deuxième version confirme leur rencontre dès le départ. Autrement dit, ils se rencontrèrent lorsque Moulay Bouchaïb séjournait à Bagdad. Il y poursuivait des études sur la théologie islamique. Lalla Aïcha y poursuivait-elle également les mêmes études que Moulay Bouchaïb ? Aucun document n’en parle. Mais, toujours selon la légende, ils se rencontrèrent et une histoire d’amour naquît entre eux. Une passion dévorante et partagée au point que chacun d’eux n’imagina plus être sur terre sans l’autre. Ils n’eurent pas d’autre solution que le mariage. Moulay Bouchaïb se présenta à la famille de Lalla Aïcha et la demanda en mariage. Mais la réponse fut surprenante, voire frappante. La famille refusa. Pourquoi ? Peut-être parce qu’elle refusa que leur fille quitte Bagdad en accompagnant Moulay Bouchaïb au Maroc. Déçu et triste, Moulay Bouchaïb décida de retourner à Azemmour. Au fil du temps, Lalla Aïcha ne supporta plus de vivre sans lui. Elle passa ses nuits blanches à sangloter, à penser à son grand amour. Pour mettre fin à son calvaire, elle décida de le rejoindre au Maroc à n’importe quel prix. La légende affirme que Lalla Aïcha s’aventura en traversant la mer. Par une barque ? Etait-elle seule lors de son voyage ou en compagnie d’autres personnes ? Difficile de trouver la réponse.  Mais on apprend qu’elle arriva au Maroc et qu’elle continua son chemin à travers l’Atlantique. Elle était pleine de joie. Seulement, elle ne savait pas que le destin lui cachait l’imprévisible. Arrivée à l’embouchure de l’oued Oum Errabiî, elle se noya et trouva la mort. Depuis, elle devint une sainte et un sanctuaire eut été fondé pour elle. Depuis, les femmes s’y rendent pour se guérir de leur stérilité. Durant toute l’année, les femmes stériles se rendent à son sanctuaire, se déshabillent, se couvrent de henné mélangé avec de l’eau de mer et puis elles se lavent.  Comment une femme célibataire, qui n’a pas pu se marier dispose d’une baraka qui rende fertiles, les femmes stériles ?
 

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