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Le «Christ» de Gibson déchaîne les passions

© D.R

Même Yasser Arafat a visionné «La Passion du Christ». En compagnie de religieux, chrétiens, américains ainsi que de dignitaires chrétiens et musulmans palestiniens, le leader palestinien a vécu les 12 dernières heures du Christ. Le chef d’Etat palestinien, a trouvé «émouvant» ce film controversé.
Un commentaire qui ne manquera pas de faire son écho de l’autre côté du mur de séparation. Depuis de nombreux mois, des organisations juives, appuyées par Yona Metzger, un des deux rabbins d’Israël, ont officiellement placé cette fresque dans la rubrique des publications «antisémites». «J’appelle tous les juifs et les non-juifs à boycotter ce film mensonger, anti-éducatif, qui ne peut qu’encourager l’antisémitisme en accusant faussement les Juifs d’avoir tué Jésus», avait déclaré Metzger à l’AFP.
Dans le monde musulman, les réactions sont plutôt nuancées. Le film, abondamment commenté par la presse, n’est pas encore dans les cinémas. Mais, certains observateurs, croient savoir que l’oeuvre de Mel Gibson, ne trouvera aucun problème chez les chiites, qui n’ont traditionnellement aucun problème avec les icônes et la reproduction des effigies. Chez les Sunnites, toute représentation est interdite.
Le film mettra encore quelque temps pour arriver jusqu’aux salles noires marocaines. Selon les informations, des négociations sont toujours encore avec l’exportateur français. «S’il est cher, on va essayer de négocier», déclare Majid Benjelloun de Mégarama.
En France, le premier jour de la programmation du film, le mercredi 31 mars, a été plutôt terne. «La Passion» n’a pas fait le carton dans l’après-midi comme c’était attendu. Peut-être que le long tapage médiatique autour de son caractère «antisémite» a eu de l’effet.
En effet, certaines grandes figures du marché du cinéma français comme Marin Karmitz ont déjà annoncé leur refus de programmer dans leurs réseaux de salles, «La Passion du Christ», film jugée «fasciste», «antisémite» et d’une «violence inouïe». Des historiens l’ont taxé de «révisionnisme », relevant des déformations comme «la couronne d’épines» que portait le Christ dans la Bible, transformée dans le film en «couronne de fils de fer barbelés».
Pour les juifs, couronne d’épines ou pas, le film est à ranger dans le même registre que le sketch de Dieudonné. Marin Karmitz qui a programmé sans état d’âmes «Baise-moi» trouve que la «Passion du Christ» accuse les juifs qu’on voit dans le film demandant la peau d’un pauvre homme aux Romains, avant d’accuser les distributeurs de mener une campagne de «victimisation» très proche de celle de Le Pen. A noter que Jean-Paul II a visualisé le film, sans doute pour s’en faire une opinion. Le Vatican n’a pour autant émis aucun avis contrairement aux évêques de France qui estiment que l’oeuvre de Mel Gibson «raccourcit le message des évangiles de manière problématique» et pourrait être utilisée pour conforter des opinions «antisémites». Le communiqué officiel des évêques de France conclut à «l’angoisse du mal, à la fascination pour la violence, à la recherche de coupables».
Le film a même failli passer à la trappe. Il lui a fallu le feu vert du juge des référés du tribunal de grande instance de Paris, lequel a estimé, lundi, que l’oeuvre ne constituait pas une incitation à la haine raciale qui nécessiterait son interdiction. «L’adaptation très réaliste des dernières heures de la vie de Jésus ne peut être considérée comme une incitation à la haine et à la violence contre les personnes de confession juive (…) dès lors qu’il n’apparaît pas qu’il y ait eu une manipulation des textes bibliques ni que le film ait été réalisé dans le but évident de porter atteinte à cette communauté ».Pour la petite histoire, la juge Florence Lagémi a visionné le film vendredi dernier dans une salle de projection louée par le producteur du film.
Dès l’annonce de l’ordonnance, des associations juives ont déclaré qu’elles vont faire appel, accusant Mel Gibson de préparer «une guerre de religion».
En tout, «La Passion du Christ» retrace en 2h 07 minutes environ les dernières heures de la vie du Christ, mais en un langage cru, sanglant qui lui vaut d’être interdit aux moins de douze ans. Le film est puissant, sans pudeur, brutal avec un sens obsessionnel du réalisme, notamment dans une séquence où l’on voit Jésus, flagellé jusqu’au sang. C’est là que se situe le choc pour le spectateur pas au courant des passions qui agitent certains experts en théologie.
Aux USA, le même son de cloche qu’en France a accueilli le film à sa sortie. Mais, malgré l’étiquette «anti-sémite» qui lui a été collé la «Passion du Christ» caracole en tête du box-office nord-américain depuis le 25 fèvrier dernier.

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