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Le Ramadan au Sahara marocain

© D.R

Plusieurs jours avant l’annonce de l’avènement du mois sacré, les Sahraouis se mettent déjà dans l’ambiance et se préparent à accueillir le premier jour du jeûne dans la pure tradition. Ainsi, les populations des provinces du Sud réservent un accueil exceptionnel pour le mois de Ramadan. Un accueil marqué par le recueillement et la piété. En effet, la population sahraouie veille à revivifier les traditions d’antan pour accueillir ce mois sacré Ramadan comme il se doit. Un mois que d’aucuns qualifient de mois de la ferveur, de la Baraka et de l’abondance. «La population de cette région vit, à sa manière, le mois de Ramadan dans une ambiance de spiritualité, de piété et de fraternité, en affichant, sur fond de solidarité et d’entraide, un profond attachement à ses propres coutumes et traditions, tout en puisant dans le meilleur du patrimoine culturel et religieux pour agrémenter les soirées du mois béni», confie à ALM un sexagénaire sahraoui. Pour les Sahraouis, ce mois sacré est aussi marqué par des moments de convivialité. Ainsi les visites se multiplient entre amis, parents et voisins. Ces visites deviennent un peu plus fréquentes au Ramadan que pendant le reste de l’année.
Les veillées et les cérémonies se multiplient aussi. Les invitations sont organisées à tour de rôle par les femmes et les hommes, qui s’organisent en groupes pour passer la soirée chez l’un des membres du groupe. De même, les veillées entre familles ou amis se poursuivent tard dans la nuit. Les différentes veillées, initiées durant ce mois sacré par les populations locales, qui traduisent quelques facettes du patrimoine socioculturel propres aux habitants du Sahara marocain, s’illustrent par plusieurs activités à caractère religieux ou de divertissement, conservées et perpétuées de génération en génération. L’aspect marquant et prédominant de ces veillées du Ramadan dans ces provinces est cette omniprésence de l’animation nocturne à l’intérieur des foyers et dans les rues. Ainsi, la gente féminine choisit de se réunir, dans la soirée, autour du jeu populaire appelé «Sig» qui se déroule généralement sur un amas de sable d’une hauteur de 60 centimètres et ayant la forme d’une bosse présentant deux versants opposés (appelé Lbra). Par ailleurs, les marchés et souks des villes du Sud prennent, durant le mois de Ramadan, des couleurs variées et dégagent des senteurs et parfums particuliers qui attirent de nombreux clients venus faire leurs emplettes et s’approvisionner en toutes sortes de produits. Pendant ce mois béni, on assiste également à l’apparition de plusieurs activités «saisonnières», proposant, aux côtés des étals des marchés, un éventail de produits dont les différentes épices et autres ingrédients, des variétés de dattes, des fruits, légumes, gâteaux, pains et autres sucreries traditionnelles. Au marché Skikima de Laâyoune, par exemple, le décor des lieux a profondément changé avec le mois de Ramadan qui apporte de nouvelles habitudes tant chez les vendeurs que chez les clients. Cependant, les traditions culinaires du Ramadan dans les provinces du Sud ont changé et plus particulièrement la Meida de F’tour, en raison de la richesse et la diversité culinaires et autres habitudes alimentaires qui ont tendance à marquer toutes les régions du Royaume. Par le passé, du temps où la région était constituée de familles d’éleveurs transhumants ou de commerçants, le repas du mois de jeûne était systématiquement composé de la soupe blanche «smida», de Dchicha et des dattes, ainsi que du traditionnel thé sahraoui et du lait camelin, les boissons les plus prisées chez les habitants des provinces du Sud du Maroc. Dans le repas du S’hour, on se contentait de «Belghman», repas à base d’orge et d’eau mélangée au sucre. Occasionnellement, le S’hour est constitué de viande de chameau cuite dans l’eau sans épices. Par le passé, le repas était des plus simples et se composait de Belghman, Zomit, Laayche, Tidkit, Tichtar, repas à base de viandes séchées. Cependant, le développement des provinces du Sud, la floraison des marchés et autres souks locaux, l’adoption du mode de vie citadin, la sédentarisation des populations locales, l’amélioration des conditions de vie des citoyens ont été pour beaucoup dans les changements des habitudes culinaires et rituels locaux. D’autant plus que les vents de modernité qui soufflent sur la région ont contribué à l’évolution des habitudes culinaires dans le Sud.  Le Ramadan à Laâyoune connaît également une forte affluence des fidèles vers les mosquées, notamment pour la prière d’ «El Ichaa» et les «Tarawihs». Certains parents tiennent à accompagner leurs enfants vêtus d’habits traditionnels pour accomplir ces prières. Des enfants dont certains parents sont fiers d’avoir relevé le défi d’observer leur premier jour de jeûne. Le milieu culturel se met aussi à l’ambiance ramadanesque à Laâyoune à travers les soirées artistiques, culturelles et musicales.

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