Déjà enfant, Louis Armstrong chantait dans les rues de la Nouvelle-Orléans, là où il est né le 4 août 1901. À 11 ans, il est placé dans un foyer pour enfants abandonnés où il rejoint l’orchestre en jouant du tambourin et divers autres instruments avant de se fixer sur le cornet. C’est en 1922, à Chicago et à New York, que débute sa carrière. Il enregistre ses premiers disques, avec des chanteuses comme Bessie Smith.A Chicago, il enregistre, pour la première fois, en tant que Leader du «Hot Five». En 1927, il fait la rencontre déterminante de la pianiste Lil Hardin qu’il épousera, ensuite. Devenue Madame Armstrong, elle va lui enjoindre de quitter «King» Oliver pour voler de ses propres ailes. Cela ne va pas sans mal. Deuxième trompette, n’ayant à assumer aucune responsabilité, il considère que ce rôle lui convient. Ayant réussi à le convaincre, elle fera de lui le premier grand soliste de Jazz. Elle participera même à la création du célébrissime «Hot Five», dont elle est la pianiste. On notera, qu’après leur séparation, elle lui est restée fidèle au point qu’elle mourut à son piano (1971) en plein milieu d’un concert dédié à la mémoire de Louis Armstrong. Louis chantait bien. Il est passé maître dans le scat, cette manière de chanter qui mélange onomatopées et allitérations genre «bop be doo bop bam boum bebop boo» ou encore «I’m a ding dong daddy from Dumas».
En 1943, il s’installe définitivement à New York et y enregistre un nombre considérable d’albums, en faisant de petites apparitions au cinéma, notamment dans «Glory Alley» de Raoul Walsh, et au côté de Paul Newman dans «Paris Blues». En vingt années, Louis Armstrong «Satchmo» (littéralement bouche-sacoche) est passé maître du «Jazz New Orleans» et «maître» tout court. Tout New York l’acclame avec son New Cotton Club Orchestra. En 1946, il est déjà dans les étoiles. Et, en parlant d’étoiles, il forme un autre groupe, les fameux All Stars avec, entre autres, Barney Bigard et le grand tromboniste Trummy Young, et relance de nouvelles versions de ses tubes en enchaînant concerts sur concerts et en assurant parallèlement une carrière solo. Pendant cette période, il chante «Blueberry Hill» (avec Gordon Jenkins) et surtout l’immense «Mack the Knife».
Louis Armstrong se fait aussi connaître par sa générosité au point d’adopter le fils d’une cousine disparue, handicapé mental, à qui il assurera une rente à vie. Trompettiste, chanteur, Louis Armstrong est celui qui a inventé le Jazz tel que nous le connaissons aujourd’hui. Tant par la voix que par les notes, il lui a insufflé le goût de la liberté et de l’improvisation. Au-delà d’une carrière, qui a marqué l’histoire de la musique, et au-delà de l’art qu’il avait de parler avec sa trompette, on a dit de lui «une générosité faite homme». D’ailleurs, il en a fait son hymne, «pour savoir jouer, il faut aimer», disait-il.
En 1971, Louis Armstrong a été emporté par une attaque cardiaque, à l’âge de 69 ans. Il est mort la nuit suivant son célèbre show à l’Empire Room du Waldorf Astoria. Il est enterré, depuis, au cimetière Flushing à New York, près de sa dernière demeure à Corona, dans le Queens (New York).