Le 16 mai 2003 est une date que les Marocains ne sont pas prêts d’oublier. Quelle que soit leur profession, leur confession ou leur origine sociale, ils se sont mobilisés, juste après les attentats meurtriers de Casablanca, pour montrer leur refus à la violence et au terrorisme. Une année après, la plaie est toujours ouverte et la mobilisation est aussi grande. Dans les milieux artistiques notamment. Cette date, les artistes marocains ont, en effet, décidé de la commémorer comme il faut, en chantant un hymne à la vie. Il s’agit d’une opérette intitulée «Non au terrorisme» composée par Saïd El Imam sur des textes écrits par plusieurs paroliers parmi lesquels Mohamed El Batouli, Omar Telbani et Ahmed Sabri. Les voix qui l’interprèteront n’en sont pas moins connues.
Cette opérette constituera effectivement une rencontre entre de grands artistes marocains, à l’image de Naïma Samih, Hayat El Idrissi, Malek, Moulay Tahar Asbahani pour ne citer que ceux-là. L’oeuvre, dont la totalité des recettes est réservée à l’Association des victimes des attentats du 16 mai, sera présentée mercredi prochain au cinéma Rialto à Casablanca. Cet hymne à la vie sera également représenté sur scène. A la Casa de Espana, site touché de plein fouet par les attentats terroristes, des comédiens, dont Latifa Ahrar, monteront une pièce de théâtre pour crier leur colère contre la violence, le terrorisme et les actes barbares perpétrés sous prétexte de servir l’Islam. La poésie célébrera également cette journée sanglante de l’histoire du Maroc. Dans le cadre d’une semaine commémorative des attentats, intitulée «Bladi Ya Aaz Al Bouldane» (Mon pays, le plus chéri des pays), une soirée poétique se tiendra le 11 mai au siège de l’arrondissement des Roches Noires. Le 13 du même mois, une rencontre aura lieu au siège de l’arrondissement de Sidi Moumen et sera animée par une pléiade d’intellectuels marocains tels Abdelhadi Boutaleb, Mohamed Darif, Simon Levy et Abdelkarim El Amrani.
De nombreux autres festivals sont organisés pour célébrer cette date. A Salé d’abord où l’Association Bouregreg s’est mobilisée pour faire de cette date un «Triomphe de la vie» (Intissar alhayat). C’est en effet le nom que l’association a choisi pour «une manifestation de sensibilisation, d’éducation et de soutien aux familles des victimes», a souligné Noureddine Chmaâou, responsable associatif dans des propos relayés par l’agence MAP.
Cette édition sera marquée par la participation de représentants des communautés étrangères établies au Maroc, dans le cadre d’une cérémonie baptisée « Des drapeaux de l’amour et de la tolérance » qui se déroulera le 15 mai à la place Bab Lamrissa. Le lendemain, jour des attentats, une autre manifestation, fortement symbolique, est au programme. Il s’agit de «La soirée des lumières» qui aura lieu à partir de 20h00, heure à laquelle seront allumées des dizaines de milliers de bougies par des volontaires.