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Les livres de la semaine

Sortie du « Sahara marocain entre le marteau et l’enclume»
Le chercheur, Hafidi Abdallah Sbaï, vient de publier un livre intitulé « Le Sahara Marocain entre le marteau et l’enclume ». Le livre présente une nouvelle version des véritables parties concernées et raconte avec une grande franchise les péripéties du déclin de notre cause nationale : le Sahara.
Le livre présente aussi, et c’est une première, un diagnostic précédant l’opération chirurgicale de la réalité du Sahara. La sortie de ce livre intervient, en fait, dans un contexte particulier.
Au milieu de l’année dernière, notre voisin, l’Algérie, avait exprimé, par la voix de son président Bouteflika, son désir de partager le Sahara. Proposition rejetée en bloc par le Maroc.
Selon l’auteur, le conflit du Sahara, qui dure depuis plus de trente ans, est un problème qui oppose deux Etats au sujet de l’hégémonie dans la région du Maghreb. Pour y parvenir, l’Algérie n’est pas allée par trente-six chemins. Elle a été d’un grand soutien au «Front Polisario » : armes, encadrement, soutien sur le plan continental, mais aussi international.
Elle a fait du groupe séparatiste un mouvement de libération au détriment de l’intégrité territoriale du Royaume. Hafidi Abdallah Sbaï revient également sur les intérêts de l’Algérie à travers ces actions. Selon lui, la politique de notre voisin est motivée par son intérêt d’avoir une issue sur la rive atlantique pour exporter à l’occident le fer des mines de Garâat Jbilate.
L’auteur retrace aussi l’expérience qu’il a vécue au sein du ministère de l’Intérieur, en tant qu’administrateur adjoint, puis, au sein du ministère délégué auprès du Premier ministre chargé du développement des provinces sahariennes.
«Le Camp de Jénine»
Comme le laisse clairement deviner son titre, le présent ouvrage, publié par l’Organisation Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), revient sur le massacre de Jénine perpétré en automne 2002.
Considéré comme l’un des crimes les plus odieux jamais perpétrés par les forces de colonisations israéliennes, ce douloureux événement a donc fait l’objet de cette étude documentaire réalisée par l’ONG précitée en collaboration avec l’organisation arabe des jeunes avocats (AOYL). De ce fait, ces deux organismes estiment contribuer à leur manière à la sensibilisation de l’opinion publique internationale sur les exactions commises par l’autorité sioniste sur le peuple palestinien, en violation de la légalité internationale et des résolutions onusiennes. Avoisinant les 150 pages, cette publication comprend, en un seul support, le même contenu disponible en trois langues: arabe, français et anglais. Outre une préface de M. Altwaijri, directeur général de l’ISESCO, on y trouve une chronologie des événements en question, des témoignages de citoyens, ainsi qu’un bon nombre de photos, parfois choquantes et illustrant toute l’atrocité de cette barbarie subie par un peuple palestinien sans défense.
«Kafilat el mawt» (La caravane de la mort)
Poignant par son récit, cet ouvrage constitue en quelque sorte les mémoires de son auteur: El Bachir Ould Ali Ould Amneh Rguibi. Ce marocain, natif de Sakia Al Hamra en 1944, fut séquestré en 1976 (la première année de la récupération du Sahara marocain), dans les camps de Skoura, Agdez et Kalaât Magouna. Agé alors de 34 ans, El Bachir Ould Ali, s’est retrouvé sous l’emprise des services secrets marocains, soupçonné d’appartenance aux mouvances du Polisario, suite à ses déplacements (à but commercial) aux iles Canaries. Subissant, 16 années durant, une torture morale et physique, il sera libéré en 1992 après ordre de Feu Sa Majesté Hassan II. Aujourd’hui, ce petit livre relatant l’une des facettes des «années de plomb» met en relief les exactions commises envers un certain nombre de Sahraouis d’origine marocaine, à l’époque, souvent assimilés à des activistes du Polisario. A noter que cette publication est préfacée par une autre grande figure de la communauté sahraouie marocaine : Bahi Mohamed Ahmed, journaliste et ancien détenu.
«Un an après»
C’est un livre politique autant qu’une introspection. Une lettre à l’absent vaincu autant qu’une analyse de sa défaite. Un témoignage pour soi-même et pour les autres. Un affrontement enfin avec l’inexplicable : la défaite de Lionel Jospin, et le passage aux oubliettes de la gauche plurielle, après cinq ans de gouvernement honorable. De tous ses ministres, nul ne fut plus proche de Lionel Jospin que Pierre Moscovici le «petit frère» du patron de la gauche, élève en rationalité politique, mais aussi ami, observateur, frémissant d’attention et d’affect contenu… La défaite de Jospin fut aussi la sienne, la fin d’une première vie politique entamée en 1984 aux côtés de celui qui n’était alors que le premier secrétaire du P.S.
Ayant hésité sur son avenir, ayant choisi de continuer la politique, « Mosco » s’arrête, le temps d’un livre, et essaie d’être juste et vrai à la fois.
Rejetant le simplisme et la nostalgie, évitant la complaisance et l’auto-plaidoyer, il revisite les années-Jospin, raconte le lent passage de la dignité retrouvée de la gauche à l’enfermement dans la satisfaction gouvernementale ; la transformation d’une dynamique politique en un enlisement condamné à l’échec ; l’erreur stratégique du retournement du calendrier ; les timidités de «l’homme qui ne voulait pas être président », le traumatisme de Lionel Jospin, combattant pudique et orgueilleux dévoilé par ses biographes, redoutant alors que le regard que portaient sur lui les Français ait irrémédiablement changé.
Il revient aussi sur la lente tragédie de la gauche, ayant perdu l’audace sans même s’en rendre compte, Jospin, n’ayant su rester jospiniste, a fini par perdre, et la gauche avec lui. Et Moscovici, poursuivant l’histoire de la gauche, combattant pied à pied ce qu’il appelle les simplismes de l’heure (virages à gauches, modernismes ostentatoires, destruction de l’idole) affirme sa dignité en restant fidèle, revendique les mêmes principes pour, à son tour, hériter de l’avenir, ou réinventer le possible.
Comment peut-on encore être socialiste ?
Depuis le 21 avril, estime Julien Dray, tout, à gauche, est à refaire. La pensée, la stratégie, les « visions du monde », les idéaux, les alliances… La gauche, écrit-il, ne retrouvera pas mécaniquement le pouvoir, par usure de la droite.
Et il se peut que, le 21 avril dernier, elle l’ait perdu à jamais, ce pouvoir, sauf si elle se livre à un examen de conscience radical, violent, lucide. Son livre propose donc, dans sa première partie, un examen critique des vingt années mitterrando-jospiniennes. Et il conclut : « Oui, ce Parti socialiste est mort». Le P.S. sans vision, non porteur de valeurs, n’existera plus. Le P.S. obsédé par le seul pouvoir, où les salariés gagnant moins de 1.500 euros par mois ne se sentent plus chez eux, où les jeunes se font rares – ce P.S. est en ruine.
Dans la deuxième partie de son essai, Julien Dray analyse alors ce que devrait être, selon lui, le rassemblement « Rouge-Rose-Vert » qui doit être au centre de la reconstruction socialiste et où il n’y aura plus la « gauche des ministres » contre la « gauche de la rue». Il ne s’agit pas pour autant, précise-t-il, de «refaire un congrès de Tours à l’envers… », mais d’inscrire, au coeur du nouveau P.S. des préoccupations sécuritaires, sociales et écologiques qui lui ont fait défaut depuis vingt ans. Plus de social, plus de convivialité, plus d’ordre, telle est la potion ici prescrite. Et cette thèse est défendue, illustrée, avec une véhémence qui impressionne. Ce brûlot sera, d’évidence, âprement débattu lors de la préparation du prochain congrès du Parti (en mai).
D’ores et déjà, il figure comme la charte d’une « refondation socialiste » promise à un grand retentissement.

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