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Les livres de la semaine

Selma, David, Pedro et les autres… «Dima, dima tolérance !»
« Selma se lève : Ma copine m’a dit qu’il ne faut pas parler et jouer avec David parce qu’il ne fait pas la même prière que nous, les Musulmans ! Dit-elle en le montrant du doigt.
Attention Selma ! tu vas devenir intolérante ! Répond le professeur. Selma est effrayée : Au secours ! Je ne veux pas attraper l’intolérance!
Tous les enfants éclatent de rire. » Pour en arriver là, à ce stade de la discussion, Sonia Ouajjou, qui a signé les textes et les dessins de « Dima, dima tolérance », a dû recourir à moult élucubrations, aussi rigolotes les unes que les autres. Destiné au tout jeune public, le livre peut, sans complication apparente, être dévoré d’une seule traite par les parents. Au cas où des ambiguïtés subsisteraient, les bambins se feront un plaisir de donner les explications intrinsèques à la littérature infantile.
L’objectif final étant d’accrocher ce mini chef-d’oeuvre à son tableau de chasse. « Dima dima tolérance » est, outre le message noble qu’il véhicule, un beau livre. Il découle de l’initiative personnelle de l’auteur qui a trouvé, en l’Ambassade de Suisse, un valeureux financeur. En guise de cerise sur le gâteau, il est gracieusement offert. Que veut le peuple? Selma, David, Pedro, mais aussi Mamadou, Kamal et toute la clique – sans oublier Fchouch le clébard – représentant différentes ethnies et religions, se retrouvent sous le toit du même centre culturel. La fête de fin d’année se profilant à l’horizon, les compères sont en pleine répétition d’une pièce théâtrale, sous la houlette d’un professeur qui ressemble curieusement à un certain Tayeb Seddiki. Seulement voilà !
Le rôle du héros, Sindibad le marin, est subitement convoité par toute la troupe. Même Selma, alias Yasmina, le petit oiseau de Sindibad, ambitionne de devenir calife à la place du calife ! Tous les ingrédients réunis, l’on se demande pour quelle raison la guerre n’éclaterait pas. On usera, pour ce faire, du propre de l’être humain à ne pas voir au-delà de son nez. En d’autres termes, rendre l’autre coupable de… ce qu’il est. Génial ! Mais, en fait, ça n’a rien d’étrange puisque les grands de ce monde usent du même subterfuge pour arriver à leur fin. Heureusement que l’innocence encore perceptible chez Selma et sa bande, conjuguée à la vision tolérante du Seddiki de service, parviendra à éluder un conflit ethnique que les adultes auraient vite fait de déclencher. Une fois le dénouement consommé, l’on s’apprête à quitter ce charmant ouvrage non sans un brin de nostalgie. Mais Sonia ne l’entend pas de cette oreille, nous réservant, dans les dernières pages, un florilège de témoignages d’enfants, aussi chastes que révélateurs. Jugez-en. Nouha (9 ans) : « Je tolère les devoirs pour réussir et devenir médecin. » Karim (12 ans) : « Moi, je suis tolérant parce que j’accepte que les autres aient des opinions ou des idées qui ne ressemblent pas aux miennes. » Alia (10 ans) : « La tolérance porte toute l’harmonie du monde. Il faut respecter les autres, si on veut être respecté soi-même. D’ailleurs, la vérité sort de la bouche des enfants. »

« 5, rue Cousin ou l’ambition d’un étudiant »
« Mon histoire se passe au début des années 90. Une période où le monde venait de faire ses adieux à la bipolarité des deux grandes puissances : les Etats-Unis d’Amérique et l’URSS. Le mur de Berlin a été détruit. L’Allemagne a été réunifiée. L’Intifada du peuple palestinien avait commencé…Le Monde arabe a connu toutes sortes d’humiliation. La première guerre du Golfe avait réussi à nous déchirer davantage. Nous continuons jusqu’à présent à payer le lourd tribut des guerres arabo-arabes. Ces conflits qui ne finiront jamais nous rappellent la période antéislamique, la jahiliyya. Le Maroc dans ces années vivait la dernière décennie du règne de Hassan II. Une étape-clé de la monarchie constitutionnelle qui allait s’abreuver des vents de la démocratie d’une façon progressive et raisonnée. » « 5, rue Cousin ou l’ambition d’un étudiant » est le titre du premier récit de Hatim Souktani. Il s’agit d’une autobiographie que l’auteur étale dans un style simple et clair. Il y est question de la vie d’un étudiant qui surmonte les obstacles, grâce à la force de sa détermination. L’auteur s’y décrit comme un enfant de la génération de la Marche Verte, oeuvre de feu Hassan II à qui il voue une grande admiration. 5, rue Cousin est l’adresse d’un studio où a vécu Hatim Souktani, du temps où il était étudiant en médecine à Bordeaux. Il y évoque ses premiers amours, ses déceptions et ses espoirs.

« Quand les lèvres parlent »
« Quand le visage s’absente », « L’une ne peut bouger sans l’autre », « Une main pleine de générosité », « Arrêt à la limite du vide », « Figé comme un hibou », « Le goulot magique », « Les enfants présentent les rêves », « Silencieux comme le bleu », « L’enfance, mon livre préféré », « La vie, une présence permanente devant la fenêtre », « Prends un long souffle…et attend ». Ce sont-là les titres des onze portraits brossés par le poète Boujemâa Achefri et rassemblés dans son dernier ouvrage intitulé « Quand les lèvres parlent ». Onze visages de la nouvelle génération de l’art et de la culture. Une partie de cette relève que l’on craignait ne jamais voir le jour. Faire voguer l’âme et non l’esprit à travers les traits d’un visage, tenter d’interpréter les soupirs, les sourires et les mimiques spontanées des artistes. Brosser des portraits de personnages différents est bien plus minutieux qu’un travail de fourmi qui, en plus, ne touche pas au palpable.
Lorsque le portraitiste effectue l’opération de reproduction du visage sur une toile ou sur du papier, il s’aventure sur un terrain épineux. Appréhende-t-il ce qu’il prend du personnage pour le reproduire ? Et le personnage lui-même, se rend-il compte de ce qu’il donne à la plume du portraitiste ? Une équation difficile à résoudre. Que dire alors du portraitiste de dérivés intellectuels et de sentiments profonds ? S’aventurer dans le déchiffrage des gémissements éparpillés dans tous les virages et les recoins du corps afin d’intégrer les circuits de l’âme humaine est le travail accompli dans « Quand les lèvres parlent ». Pourtant, ce n’est qu’à travers les choses simples, voire les plus simples que la voie s’est ouverte devant Boujemâa Achefri, lors de son périple à travers les sentiments.

« La guerre et l’après-guerre iraquo-occidental »
« L’Amérique doit désormais assumer la responsabilité de sa puissance. Nous devons diriger le monde. C’est notre rendez-vous avec le destin. Nous ne devons pas laisser l’histoire nous échapper… » Inquiétant à plusieurs égards, ce discours, rappelant dangereusement ceux d’un certain Adolph – à la différence près que ce dernier ne prônait pas la suprématie de l’Américain, mais celle de l’Arien – n’est autre que l’une des perles dont se souviendra l’Histoire. Colin Powell, général de son état, était en possession de toutes ses capacités lorsqu’il inséra, fièrement, cette tirade dans l’un de ces discours en 1992. Mohammed Boughdadi a eu la sagesse de mentionner cette majestueuse déclaration dans son livre. « La guerre et l’après-guerre iraquo-occidental», la doctrine du mensonge où la fin justifie les moyens, aborde l’invasion de l’Irak sur tous les plans, historique, géographique, culturel, civilisationnel… Dans les premières pages, l’auteur se livre à un rappel de l’Histoire millénaire de la Mésopotamie, pays du Tigre et de l’Euphrate. Un riche passage avec une chronologie détaillée, des chiffres et des statistiques minutieuses de l’Irak d’aujourd’hui. Une petite leçon d’histoire très palpitante qui s’avère nécessaire afin de situer les choses dans leur conteste.
Une fois toutes les facettes de l’Irak épuisées, Mohammed Boughdadi brossera un portrait de Saddam Hussein, avant d’aborder le volet des Etats-Unis, comme il l’avait fait avec l’Irak, chiffres et statistiques à l’appui. Il y traitera du pays, du caractère hégémonique des présidents qui se sont succédé à la Maison-Blanche, tirant à chacun son cliché détaillé. « Quand les USA sont enrhumés, le monde entier éternue, dit un dicton. (…) Les principaux partis politiques ne respectent plus les arrangements de jadis. L’équilibre est rompu. Le nouveau processus électoral avance des candidatures qui sont appuyées par des représentants des partis, sans jouir d’aucune notoriété auprès des électeurs.» À travers ces deux exposés, l’on ne peut s’empêcher de constater la différence flagrante entre les deux civilisations, l’une plusieurs fois millénaire, l’autre à peine bicentenaire. Mohammed Boughdadi parlera du caractère belliqueux du citoyen américain puis de la doctrine Monroe, avant de développer les relations des USA avec le reste du monde, avec l’Onu, abordant la guerre en Irak, ses résultats, ses conséquences, puis il ira jusqu’à infiltrer les dédales de l’administration américaine et lever le voile sur sa véritable identité.

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