Dans un « Point de vue » publié par « Le Monde » dans sa dernière édition, L’écrivain espagnol Juan Goytisolo a plaidé pour une nouvelle politique de rapprochement économique et culturel entre le Maroc et l’Espagne. Il a également souligné la nécessité pour le nouveau gouvernement espagnol de mener une politique complètement « opposée » à celle qui fut conduite par José-Maria Aznar.
Selon M. Goytisolo, l’Espagne doit surtout faire preuve de plus de souplesse dans la signature des contrats de travail, et dans l’affaire du Sahara. Cette manière préconisée par Juan Goytisolo est la seule solution pour que les deux pays s’engagent réellement dans des relations sincères et amicales, car la confrontation ne mène nulle part. Et d’ajouter : « arrêtons de faire croire que les liens historiques qui unissent l’Espagne à la Lituanie, à la Pologne ou à l’Ukraine sont plus forts que ceux qui nous unissent au Maroc ».
Selon cet auteur espagnol né en 1931 à Barcelone, l’Espagne doit reprendre la place qui lui revient au sein de l’Union européenne pour donner une nouvelle impulsion à la politique extérieure de celle-ci. Cette impulsion doit se faire notamment en direction du Maghreb, du Proche-Orient et de l’Amérique latine, dans le respect de la légalité internationale. Ce « Point de vue » intitulé « Paysages de guerre», a été consacré à l’analyse des facteurs ayant contribué à la montée des violences dans plusieurs régions du monde. M. Goytisolo estime que le Proche-Orient doit recevoir l’appui de l’ensemble des pays de l’Union européenne. L’Espagne doit de sa part trouver une solution équitable au conflit israélo-palestinien.
Pour Juan Goytisolo, la décision du nouveau chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero de retirer ses troupes militaires de l’Irak est très respectable. C’est une décision qui obéit selon lui, au plus élémentaire bon sens. Un bon sens qui recommande de cesser de jeter de l’huile sur le feu afin d’éviter l’embrasement du Proche Orient.
L’écrivain Juan Goytisolo, qui vit depuis une trentaine d’années à Marrakech, est un fervent défenseur du patrimoine culturel et artistique du Maroc. Il n’a cessé de le démontrer à chaque fois que l’occasion le permettait. Juan Goytisolo, auteur de plusieurs essais et nouvelles, a été à un certain moment président du Jury de l’Unesco. Ce même jury avait choisi, en 2001 d’inscrire la place Jamaâ El Fnaa dans le patrimoine oral et immatériel de l’humanité. Juan Goytisolo est défenseur du patrimoine culturel, mais il est surtout défenseur des droits humains. Il n’aime pas les injustices. Dans ce sens, l’auteur a également déclaré dans ce point de vue que le gouvernement espagnol doit accorder aux musulmans vivant en Espagne, les mêmes droits que ceux dont bénéficient les citoyens européens et doit favoriser leur intégration.
La règle du jeu est simple, le pays d’accueil doit respecter les traditions et croyances des étrangers à partir du moment qu’elles n’enfreignent pas les lois du pays d’accueil. C’est seulement de cette façon que l’Espagne peut se proclamer un pays ouvert, de paix et de tolérance.