«Je me bats pour m’affirmer sur scène». Avec ses propos, Meriem Raoui exprime son souhait d’évoluer dans sa carrière théâtrale. Un art qui lui a ouvert les portes du cinéma. Cette actrice, qui a interprété le personnage d’une villageoise, Aziza, dans «Moroccan Dream» de Jamal Belmejdoub, joue au sein de la troupe de théâtre régional de Marrakech. Elle a été remarquée par un responsable de casting, alors qu’elle était en plein ouvrage dans la pièce «Daif». «Celui qui était chargé de choisir les acteurs pour jouer dans «Moroccan Dream» m’a repérée lorsque j’étais sur scène et m’a proposée de venir faire le test de la distribution d’acteurs», raconte Meriem Raoui à ALM.
Cette férue des planches accepte la proposition sans hésiter. Elle réussit le casting et fait son entrée dans l’univers du grand écran. Les cinéphiles vont la découvrir pour la première fois lors de la dernière édition du Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan.
Lors de l’avant-première, au Théâtre espagnol, elle monte sur scène et tout le monde se demande qui est cette révélation de Jamal Belmejdoub. Née à Marrakech en 1982, Meriem Raoui connaît mieux les planches que les plateaux de cinéma.
A sa deuxième année de lycée, elle tente l’expérience des ateliers de théâtre. Encouragée par son professeur de français, elle commence par effectuer des exercices d’extériorisation. «Mon enseignant de français insistait pour que j’assiste à ces ateliers, j’avais la paresse jusqu’au jour où j’étais démoralisée et en passant par hasard devant la salle de théâtre, j’ai vu qu’il demandait aux étudiants de former un cercle et de crier très fort. L’exercice m’a plu et j’ai intégré le groupe». Une fois son baccalauréat en poche, elle décide de poursuivre ses études à l’Ecole de commerce et de gestion (ENCG) d’Agadir. Deux ans après, pour des raisons familiales, elle retourne à sa ville natale Marrakech et intègre une école privée de commerce et de marketing. Mais ces études ne l’éloignent pas de sa passion pour le théâtre.
«J’ai toujours réussi à concilier entre mes études, et mon travail artistique» déclare Meriem Raoui. Ainsi, cette comédienne en herbe intègre le théâtre universitaire et remporte le prix de la meilleure interprétation féminine dans la pièce «Catastrophe adaptée» de l’œuvre de Samuel Becket. «C’était une vraie fierté pour moi de remporter ce prix en ex aequo avec une actrice tunisienne», souligne la comédienne.
Celle-ci va enchaîner les rôles et entame, il y a deux ans, son premier projet professionnel dans le théâtre. «L’institut français d’Agadir en coopération avec une compagnie artistique en France avait proposé de faire une représentation de deux pièces de théâtre : celle de «La putain respectueuse» de Jean Paul Sartre et «Les justes» d’Albert Camus. En 2005, elle remporte le prix de l’espoir pour son interprétation dans la pièce «Daif», lors de la septième édition du festival national du théâtre de Meknès. «Je garde soigneusement ce prix dans ma chambre», dit-elle fièrement. Même si ses parents se sont toujours opposés à ce qu’elle s’épanouisse dans le domaine artistique, Meriem Raoui, elle, s’accroche à ses ambitions. «Ma mère m’a toujours fait part de son souhait de me voir derrière un bureau plutôt que sur les planches ou sur le grand écran».
«Morrocan Dream» était le premier rôle au cinéma de cette jeune actrice. Elle avoue être chanceuse, puisqu’elle n’a pas eu besoin de se démener dans les courts-métrages, et les téléfilms avant de pouvoir être sélectionnée pour un long- métrage. Hamid Faridi est l’autre réalisateur qui l’a choisie pour un autre rôle dans son premier long-métrage : «Le vélo». Dans ce film, projeté en avant-première le 10 juillet à Casablanca, elle y interprète le personnage de la sœur d’une journaliste. Une expérience très enrichissante selon Meriem Raoui.