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Miftah : «J’ai été dans une prison Jordanienne»

© D.R

ALM : Ramadan touche à sa fin. Qu’est-ce que ce mois représente pour Mohamed Miftah ?
Mohamed Miftah : Le Ramadan me rappelle mon enfance, une période qui fut heureuse. Ce qui était amusant dans les quartiers populaires comme Hay Mohammadi où j’habitais, c’est que nous commencions à jeûner à un âge précoce. Nos parents tenaient à nous amener avec eux à la mosquée pour faire la prière des Taraouih. Nous passions ensuite la soirée dehors jusqu’au repas du Shour. Mon père, qui était fkih, nous apprenait à jeûner à partir de l’âge de 7 ans. Mais moi, qui passait ma journée à courir et à jouer, j’avais l’habitude de tricher. Assoiffé, je ne pouvais me passer d’un verre d’eau de temps en temps.
Bien entendu, tout a changé depuis lors, Ramadan a perdu beaucoup de ses aspects festifs. Mais il reste le moment idéal pour nous de renouer avec les amis qu’on a perdu de vue. Pour ce qui est de Aïd El Fitr. il me rappelle surtout les nouveaux habits que nous portions tôt le matin et les quelques pièces de monnaie que nous recevions.

Avez-vous suivi le programme télé du mois de Ramadan? Qu’est-ce que vous avez préparé pour votre public ?
A chaque Ramadan, les téléspectateurs finissent par décrier la médiocrité des programmes télés. Ce qui n’a aucun impact tant sur les chaînes que sur les acteurs. En acceptant de jouer dans ce genre de productions, les artistes cherchent, en effet, le profit et non pas à plaire à leur public.
Personnellement, je regrette beaucoup d’avoir accepté de jouer dans le sitcom « Aich nhar tsmaa khbar» réalisé par Hassan Ghanja en 1999. J’ai joué durant ce mois de Ramadan dans la série arabe «Douatt ala abouab Jahanam» produite pour le compte de la chaîne de Dubai.

Comment avez-vous trouvé l’ambiance ramadienne des pays arabes que vous avez visités ?
Ces dernières années, je passe la plupart de mes journées sur les studios de tournage entre la Syrie et la Jordanie.
Cette année, j’ai passé plus de huit jours dans une prison à Katana, à 75 km de la capitale jordanienne Amman. Nous commencions le tournage à 5 heures du matin. Nous finissions tard à l’approche du repas du F’tour.  Nous rompions le jeûne généralement sur le plateau de tournage. Je trouve que l’ambiance ramadanienne en Jordanie ressemble beaucoup à celle du Maroc.
J’ai été impressionné par le sens de la coexistence qui règne entre les Musulmans et les Chrétiens à Damas. Les cafés et les restaurants sont ouverts toute la journée. Les rues sont généralement vides à l’heure de la rupture du jeûne, même les Chrétiens ont l’habitude de manger à cette heure-ci. J’ai passé quelques jours en Egypte où j’ai été invité à participer à l’émission «Le défi», animée par Georges Kardahi pour le compte de MBC. J’ai beaucoup aimé l’ambiance du célèbre quartier Khan Khalili mais on ne peut se promener dans le centre ville à cause des embouteillages et du harcèlement des mendiants.

Aimez-vous les friandises de nos fêtes religieuses ?
J’aimais tout ce que me préparait ma mère pendant le mois de Ramadan : La Harira, la Chbakia…
J’aime aussi le pain (Batbout ) qu’elle nous préparait le jour de l’Aïd El Fitr.
Aujourd’hui, les gens deviennent capricieux et achètent tout ce qu’ils voient sur les étalages. D’ailleurs, le Prophète nous a recommandé de manger à notre faim et de ne pas abuser. Personnellement, je ne suis pas gourmand. Je mange peu à l’heure de la rupture du jeûne. Je n’aime pas manger les plats qu’on prépare à l’occasion de l’Aïd. Ils sont pleins de graisse.

Gardez-vous un souvenir particulier du mois de Ramadan ?
J’avais 13 ans quand un jour j’ai choisi de ne pas aller à l’école. Je me suis rendu sur la plage de Mriziga. J’ai passé toute la journée à nager. Lorsque j’ai décidé de retourner à la maison, je n’ai pas trouvé mes vêtements et mon cartable où je les ai laissés.
J’ai dû parcourir nu tout le trajet qui sépare la plage Mriziga, où se trouve actuellement la mosquée Hassan II, et notre quartier Hay Mohammadi. Je suis arrivé chez-moi à l’heure de la rupture du jeûne. Mon père a vu rouge. Il  m’a frappé et m’a suspendu, la tête en bas durant toute la nuit.

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