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Mohamed Belahrach : L’épicurien qui tue les prostituées (16)

© D.R

Mohamed Belahrach rentre chez lui, se réfugie dans sa chambre, met ses mains dans ses poches, sort les billets de banque, les compte une, deux, trois fois. Ils sont bel et bien cinq mille dirhams. Il examine le bijou. Est-il en or ou uniquement doré ? Il l’ignore. «S’il est en or, il serait le bon coup que je n’ai jamais fait et que je n’ai jamais pensé faire», pense-t-il pendant qu’il examine encore les billets de banque. Il s’allonge sur un matelas et pense au lendemain. C’est la première fois qu’il y pense. Parce qu’il est pressé de savoir si le bijou est en or ou pas. Ce n’est qu’à la première lueur de l’aube, qu’il plonge dans un profond sommeil. Vers midi, il se réveille. Il n’a pas d’appétit pour manger quoi que ce soit, même pas un verre de thé à la menthe. Il ne dit même pas bonjour à sa mère qui le scrute comme s’il n’est pas son propre fils ou comme si elle ne l’a jamais vu. Mohamed est pressé de sortir. Sa mère l’empêche de sortir et le blâme parce qu’il ne lui a pas baisé la main, ni lui a adressé au moins le bonjour. Il se jette sur sa tête pour l’embrasser. Elle sourit avant de retourner à sa chambre. Et Mohamed sort, se dirige directement chez un bijoutier et lui remet le bijou. Avec un regard de professionnel, il l’examine et lui révèle qu’il n’est qu’un bijou doré et non en or. Bref, il ne vaut rien, que quelques dirhams qui ne servent même pas à acheter une bouteille de «Chaud Soleil», vin rouge à bas prix. Mais il y a les cinq mille dirhams qui le rendent très heureux puisqu’ils vont lui permettre d’être comme un papillon qui survolera sur les têtes des prostituées au Derb El Berkaoui. Comme il ne pense pas à ce qu’il a commis la veille, il rentre dans un café, prend du thé et fume une cigarette avant de regagner «le quartier du plaisir». Il remarque que rien ne semble être anormal. Les prostituées en quête de clients qui cherchent également de belles filles qui partagent avec eux quelques moments sur le même lit. Il rentre chez une maquerelle et lui remet de l’argent pour acheter tout ce qui permettra de célébrer une belle nuit blanche, en compagnie de prostituées et de «chikhate». Elle a tout préparé. Mohamed joue déjà avec les femmes qui s’y trouvent, embrasse celle-ci et celle-là, ingurgite verre de vin rouge après l’autre… Et la nuit, c’est le festin, le chant, la danse, l’alcool, les femmes et le sexe. Jusqu’à l’aube. Mohamed ne se souvient pas de la femme qu’il a tuée. C’est comme s’il n’a rien commis. Très heureux, il éparpille de l’argent à gauche et à droite sans penser qu’il est un meurtrier, sans pitié et que pour lui l’argent est plus important qu’un être humain. Le lendemain, il sort de chez la maquerelle. Il lance ses regards vers la porte du domicile de Aïcha Slima. Personne ne se rend encore compte de ce qui lui est arrivé. Le deuxième jour et le troisième passent. Rien à signaler. Le quatrième, Mohamed s’apprête à sortir de chez l’une des maquerelles quand il remarque plusieurs dizaines de curieux qui s’attroupaient devant la porte du domicile d’Aïcha et deux fourgons de police garés. Le cadavre d’Aïcha a été découvert en décomposition avancée. Une enquête policière est diligentée. Quelques jours plus tard, Abdelouahed Mouli et Ahmed Nouri, les deux amis innocents, mis aux filets de la police suite aux témoignages d’une femme. Belahrach pousse un soupir de soulagement.

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