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Mohamed Belahrach : l’épicurien qui tue les prostituées (24)

© D.R

Belahrach semble toujours heureux avec une conscience tranquille. Il ne paraît jamais malheureux. Seulement, les apparences sont souvent trompeuses. Est-il vraiment heureux ? N’est-il pas vraiment malheureux ? Il semble qu’il n’y pense pas. Il ne pense même pas au sang d’Aïcha Slima et de Fatima Lkocatéa qui souille ses mains, ni aux deux hommes innocents qui purgent une lourde peine à sa place, ni à ses parents qui ont besoin de lui. À son quarante et unième printemps, Mohamed Belahrach est encore sans profession, sans femme et sans avenir. Il vit au jour le jour. Il s’enivre et partage le même lit avec les prostituées. Rien ne l’intéresse à part l’alcool et les femmes. Et l’argent pour se soûler. À ce propos, il ne lui reste plus le moindre centime des cinq cents dirhams qu’il avait dérobés  chez Fatima Settatia après l’avoir tuée, il y a quelques jours. Que doit-il faire ? Tuer une prostituée ? Non. Les enquêteurs rôdent encore au quartier pour avoir plus d’informations sur le meurtre de Fatima Settatia. Belahrach se débrouille pour avoir l’argent nécessaire. Étrange. Le soir, il gaspille chaque dirham qu’il vole dans une maison close. Les mois d’avril et mai 1997 passent. Puis l’été. Et c’est le mois de septembre qui arrive. Tout le monde se préoccupe de la rentrée scolaire. Sauf Mohamed Belahrach et ses prostituées qui ne se préoccupent que de  plaisir. Nous sommes le 3 octobre 1997. Un jour pas comme les autres. Pourquoi ? Vers 10 h du matin, une information, qui a fait le lendemain la Une des journaux, a fait le tour des quatre coins d’El Jadida. Elle fait état qu’une femme et sa fille ont été découvertes, corps sans vie, chez elle au n° 338, Derb El Hilali. Il s’agit de Yzza et de sa fille, Hayat. Les enquêteurs de la PJ d’El Jadida se dépêchent sur les lieux et constatent le corps de la jeune fille est étendu dans la cuisine et celui de sa mère au vestibule, toutes les deux gisant dans une mare de sang. Ils constatent également la chambre sens-dessus dessous et un album de photos. Au dos d’une des photos, les enquêteurs lisent un message : «Nous y demeurerions ensemble. Mais elle nous a gâché la vie. Elle mérite d’être tuée». Cependant, les habitants déclarent aux enquêteurs que Yzza et sa fille n’ont jamais eu de voisins. Qui a écrit ces mots ? Et pourquoi ? De qui parle-t-on dans le message ? De Yzza ? De sa fille, Hayat ? Ou d’une autre personne ? Les enquêteurs n’ont pas eu de réponse ? Les prostituées commencent à se soucier de leur sort. Quitteraient-elles ce «souk du sexe» ? Elles ne le peuvent pas. Elles n’ont pas d’autre choix. Elles doivent y rester pour gagner leur vie. Les deux cadavres sont évacués à la morgue pour être autopsiés et les enquêteurs reprennent leurs investigations. La tâche n’est pas facile car Settatia a été tuée, au même quartier, il y a uniquement six mois et l’affaire n’est pas encore élucidée. Le meurtrier court toujours. Est-il le même criminel qui a tué Yzza et sa fille ? Une seule personne a la réponse: Mohamed Belahrach. Pourquoi? Parce qu’il est l’auteur du double crime.

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