ALM : Le public attend avec impatience de vous revoir dans de nouvelles œuvres. Réservez-vous des surprises pour vos admirateurs ?
Mohamed Miftah : Je suis en train de finaliser depuis le mois de mars une série télévisée syrienne, dont l’idée émane du gouverneur de Dubai, Cheikh Mohamed Ben Rached Al Maktoum, et le scénario est écrit par Hanni Saâdi. C’est tout ce que je peux dire sur cette nouvelle production. Personnellement, je n’aime pas communiquer sur quelque chose qui n’existe pas encore. C’est par respect pour moi-même et pour mon public. Il se pourrait que j’annonce un projet qui, éventuellement, n’aboutira pas. Je n’aime pas me retrouver dans des situations embarrassantes.
Vous êtes l’un des grands acteurs marocains. Comment qualifier vos rapports au monde de l’art et de la culture ?
J’aime connaître et être en contact avec tous les genres artistiques. Tout ce qui relève du monde de l’art et de la culture me séduit et me fascine. Mais sincèrement, je suis très attiré par le monde de la scène, du petit et du grand écran. C’est un espace qui vous permet d’être tout le temps en contact avec ce public qui vous aime et vous respecte. Je suis comédien et acteur depuis 1961, et c’est dans cet univers où je m’épanouis le plus. Ce que je suis aujourd’hui, je le dois à ma sincérité, à mon sérieux, à ma persévérance et aussi à toutes ces personnes avec lesquelles j’ai partagé une affiche, une pièce de théâtre, un téléfilm… Aujourd’hui les choses ont changé. Au départ on avait beaucoup de difficultés techniques et matérielles. A ce propos, je me rappelle une anecdote qui m’est arrivée en 1969. Avec Mohamed Lkhalfi, on avait réalisé une série télévisée qui a été diffusée directement sur la télévision marocaine. Imaginez, on n’avait pas de magnétoscope. On nous appellait chaque semaine pour jouer une épisode diffusée en direct.
Que pensez vous des expériences cinématographiques d’aujourd’hui ?
Je les respecte toutes. Chacune d’elle a des caractéristiques qui lui sont propres. Le cinéma marocain ou maghrébin est un mélange d’expériences africaines et européennes, contrairement au cinéma égyptien ou syrien . Au Maroc, nous manquons de moyens ; mais malgré cela, on essaye de donner le meilleur de nous-mêmes.
Vous avez réussi à construire une carrière et une réputation de grand acteur et comédien marocain et arabe. Etes-vous satisfait de votre parcours ?
Ce n’est pas à moi de juger ma carrière, mais c’est au public de le faire et j’avoue que je lui fais entièrement confiance. Il m’arrive de n’accepter aucun rôle pendant un bon bout de temps. Par respect pour moi, pour ma profession, pour le monde des arts et de la culture et bien entendu pour mes spectateurs, je n’aime pas incarner n’importe quel personnage, uniquement par soucis matériel. Je préfère choisir mes rôles après une profonde réflexion et concertation. Je ne permettrai pour rien au monde de détruire toute une carrière construite depuis plus de quarante ans.