S’il y a un nom qu’il faut retenir de l’édition 2007 du «Tour du Maroc», c’est sûrement celui de Mohamed Regragui. En remportant deux étapes difficiles de ce tour, il a terminé quatrième au classement individuel.
Après s’être adjugé la cinquième étape du tour, disputée entre Tinghir et Ouarzazate (164 km), Regragui s’est, ensuite, imposé au sprint final de la neuvième et avant-dernière étape disputée entre Safi et El Jadida (154 km).
Pour Regragui, c’était un rêve, tant convoité, qui se réalise puisqu’El Jadida n’est autre que sa ville natale. «Je suis ravi de réaliser ce rêve. J’ai longtemps attendu cette victoire dans ma ville natale. Ce succès est dû à une tactique très efficace à laquelle ont contribué tous les cyclistes marocains sans exception», a-t-il déclaré aux médias.
L’exploit de ce brillant et modeste coureur n’est guère dû au hasard, mais plutôt à des années d’entraînement intensif durant lesquelles il avait participé à plusieurs manifestations sportives internationales. Cette performance est donc le résultat d’un travail de longue haleine. Cependant, c’est accidentellement que Mohamed Regragui a atterri dans le milieu du cyclisme.
C’était en 1997. À l’époque, il n’était qu’un simple mécanicien. Il n’avait jamais l’intention de pratiquer un tel sport. Empruntant à vélo le chemin reliant Oualidia à El Jadida, il a croisé un peloton de cyclistes professionnels. Regragui, alors âgé de vingt ans, ne prêta pas attention à ses «compagnons de route», mais eux ne se sont pas empêchés de le remarquer. Arrivés à la ville d’El Jadida, ils ont lancé des recherches pour connaître l’identité de ce coureur mystérieux qui les avaient impressionnés par son endurance. «Un groupe d’amis est venu me voir. Ils m’ont dit que des cyclistes étaient en train de le chercher. J’ai été surpris. Je ne savais pas pourquoi tenaient-il à me rencontrer», raconte-il.
Le jeune homme a été par la suite invité à participer à une compétition de triathlon qui s’est déroulée à El Jadida. N’ayant ni habits sportifs nécessaires, ni vélo convenable, Regragui refusa au début l’invitation. Mais il a fini par accepter lorsque son père lui a acheté une véritable bicyclette. S’il n’a pas été assez performant en natation et en course à pied, il a pu, par contre, se classer deuxième en cyclisme.
C’est alors que ses talents de «cycliste né» lui valurent les honneurs de certains membres de l’équipe nationale, comme Mouhssine Rhali. Ce dernier a tenu à ce que le jeune Regragui intègre leur formation. «J’ai assisté à la discussion entre Rhali et l’entraîneur de l’équipe. Et j’ai vu comment il l’a persuadé de me prendre avec eux. Ce jeune a du talent. Il suffit de lui montrer comment l’exploiter», lui a-t-il dit. Et c’est ainsi que mon aventure avec le cyclisme commença», se souvient Regragui. Il a ainsi abandonné son métier de mécanicien pour se consacrer uniquement au sport. Et ce fut «l’une des meilleures décisions qu’il ait jamais prises dans sa vie», reconnaît-il. Intégrant le club de l’Ittihad Sportif, Mouhssine Rhali a évolué à une vitesse supérieure.
En 2001, c’était le début de ses jours de gloire. Durant cette année, il a remporté la quatrième étape du Tour du Burkina Faso et également la quatrième étape du Tour d’Arabie Saoudite. Un an plus tard, il s’est adjugé la deuxième étape du Toutrde Tunisie. Et en 2003, il est devenu l’unique Marocain à avoir remporter le Tour d’Algérie. Mohamed Regragui n’a pas seulement gagné ce tour, réputé difficile, mais l’a dominé de bout en bout. Enfilant le maillot jaune dès la cinquième étape, il a conservé sa place de leader jusqu’à la fin. Aujourd’hui, Mohamed Regragui est en passe de devenir l’un des meilleurs cyclistes marocains.