Mohcine Tizaf est confiant en l’avenir. C’est pour cette même raison que ce leader du groupe «Fnaïre» prône le positive-rap. Après avoir enseigné la danse contemporaine aux enfants dans un centre culturel de Marrakech, cet artiste a voulu donner un nouveau tournant à sa carrière. «Je voulais devenir un danseur professionnel, on avait même constitué un groupe de hip hop avec des amis, mais c’était difficile», avoue Mohcine Tizaf. Selon lui, le plus difficile dans cette entreprise est de s’épargner l’étiquette de «Bad Boys» «Le battle de Break-dance et de hip hop se faisait le plus souvent dans la rue faute de moyens, et cette situation ne me plaisait plus». Ainsi, ce danseur s’est mis à réfléchir à son avenir. Trois de ses amis dont Achraf, Khalifa et Dj Van le rejoignent dans cette entreprise. «Nous avions marre du rap, tiré tout droit des Etats-Unis et nous avons tout de suite pensé créer un rap marocain puisé dans les traditions et le patrimoine marocain», a t-il précisé à ALM.
De cette réflexion va naître le «Taquilidi» rap ou le rap traditionnel. Ce nom sera le premier intitulé du groupe qui sera créé en 2001. «On avait du mal au départ à trouver un nom représentatif de notre style et qui sonne bien». Le groupe va se dévoiler la première fois en 2003 au public de sa ville natale et plus précisément sur la place Jamâa El Fna. Mohcine s’en rappelle comme si c’était hier. Ce concert était organisé par l’Association de lutte contre le sida (ALCS). «Nous avons composé les textes pour une des campagnes de sensibilisation de cette association», précise Mohcine Tizaf.
Le nom Fnaïre qui signifie en arabe Lanternes sera par la suite déniché par le groupe sans grande difficulté. «Nous adorons nous rassembler dans un magasin de Lanternes qui appartient au père de l’un de nos amis, la fonction de cet objet à la fois utilitaire et beau nous a inspirés dans le choix du nom du groupe». Fnaïre est donc né en 2003 et monte sur scène toujours à Marrakech à l’occasion de la fête de la musique. «C’est à ce moment là que le public a connu els Fnaïre, nous avons chanté plusieurs chansons que nous avons enregistrées et gardées en attendant de sortir l’album», explique Mohcine Taizaf. Mais le titre «Mchicha» fera un tabac auquel les Fnaire ne s’attendaient pas. «On n’avait composé cette chanson rien que pour s’amuser, et un ami DJ l’a enregistrée et commercialisée sans demander notre avis». Résultat, tous les fans de Fnaïre réclament cette chanson à chaque fois qu’ils se produisent en concert. Le groupe s’y est opposé pendant longtemps en s’efforçant de diffuser un rap positif. «Cette chanson diffuse une image négative c’est contre notre philosophie». Avec le nouvel album Yed El Henna dont la sortie est prévue pour le 7 juillet prochain le groupe promet beaucoup de surprises.