Il est acteur et ses amis le surnomment MZ. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il a campé le rôle principal dans le dernier long métrage de Narjiss Nejjar «Wake-up Morocco».
Tout petit garçon, il se rappelle avoir été très bavard. «J’étais très bavard. Je posais un milliard de questions sur tout ce que je vois, bref sur tout ce qui vit. Je parlais avec tout le monde. Je ne cessais pas de dire aux personnes rencontrées : Je m’appelle Mourad, mais j’aurais aimé que l’on m’appelle Mehdi. Ma mère fait ceci, mon père fait cela, j’habite tel endroit…». C’est parce qu’il avait de beaux longs cheveux, que les gens le prenaient pour une petite fille et chaque fois il intervenait pour rectifier: «Je suis un petit garçon s’il vous plait», se rappelle en riant Mourad. Né à Casablanca, précisément à Aïn Sebaâ. Et c’est au quartier Bourgogne qu’il grandit. Sa vie estudiantine évolue au lycée Elbilia où il décrocha son baccalauréat en 1999, option communication commerciale. Mourad est l’aîné de sa famille. Son regretté père Mostapha, était fabriquant de chaussures. Quant à sa maman, Khadija, elle est professeur de biologie, mais également artiste peintre. «De mon père que j’ai perdu en 2004, j’ai hérité des qualités de la rigueur et de la responsabilité et le jour où il n’était plus là, il a fallu que je m’occupe moi-même de l’entreprise familiale. Et c’est là que j’ai assimilé le sens de ces qualités. Je devenais responsable des clients, des fournisseurs, des employés…», déclare Mourad qui adorait regarder énormément de films qu’il prenait pour la réalité. Il voulait être tous ces personnages qu’il voyait au cinéma. Il était tantôt Indiana Jones, tantôt Mad Max…Il a toujours adoré être comédien, mais sans jamais réussir à se l’avouer lui-même. Mais un beau matin, il se réveille, rejoint son père à la douche et lui annonce : «J’ai envie de partir aux USA». Il réussit à avoir l’accord de celui qu’il regrette tant. Et c’est parti pour des études de communication à New York. Et c’est au cours de cette période que Mourad allait se découvrir son amour pour le théâtre, mais surtout pour le cinéma. «Le cinéma marocain ne me faisait pas rêver. A l’université, aux USA, j’ai découvert un département d’art dramatique où je me suis inscrit. Et c’est comme ça que c’est parti pour l’aventure du cinéma». En 2002, il rentre au pays. Persévérant et décidé, un jour il appelle Narjiss Najjar pour lui demander de lui accorder un rôle dans un de ses films. «J’avais déjà vu son film, «Les yeux secs» que j’ai beaucoup aimé. Je trouvais cette œuvre très raffinée, très bien filmée. Narjiss me fait confiance et me confie le premier rôle de son film «Wake-up Morocco» où je devais porter le rêve de tout un pays», se souvient Mourad dont le parcours professionnel est à l’image de celui qui le façonne.
Mourad Zaoui, participe au tournage du film, «Les larmes d’agents», de Mourad Boucif et où il campe le personnage de Soulayman. «La 2ème partie a été tournée dans une base militaire en Belgique. L’histoire du film a lieu en 1940 et elle raconte l’aventure des tirailleurs marocains pendant la bataille de «Jean Blaw». Ils ont fait 120 km à pied et on les a envoyés aux casses pipes. J’ai eu la chance de rencontrer certains de ces tirailleurs qui m’ont raconté ce qui s’était réellement passé. Ils avaient creusé des trous où ils s’étaient cachés parce qu’ils avaient tellement peur… C’est très émotionnel. En lisant le scénario, j’avais les larmes aux yeux. Je joue effectivement le rôle de l’un de ces tirailleurs aux côtés de Omar Chérif qui interprète le rôle de mon père. C’est un bonheur d’avoir ce grand artiste comme partenaire», se félicite Mourad qui se transforme en Tarik dans le long-métrage de Mohamed Ali Elmejdoub «La vague blanche». En 2007, il décroche trois rôles: celui de Tarik dans «Française» de Souad Bouhati, Jamil dans «Kandicha» de Jérome Cohen Oliver, et guerrab dans «El guerrab» de Mohamed Ali Elmejdoub. Mourad ne tourne pas le dos au court-métrage et campe ainsi plusieurs rôles dans notamment, «Hrach» du réalisateur El Araki, «Sans Rahma tu serais un moins que rien l’ami», «La fête aux moutons» et «A la recherche de Brad Pitt» de Younès Laghrari. Au niveau du petit écran, on le retrouve dans les téléfilms suivants : «Laâroussa», «The Red Line», «Hors limite», «Nuclear secrets»…
Pour ceux qui souhaiteraient le rencontrer, il sera au prochain Festival international du film de Marrakech pour un rôle dans «Kendicha». Et pour un persévérant, Mourad l’est amplement.