Haj Mohammed Boumessaoud, connu sous le nom de «Moussa», est l’une des figures emblématiques du basket-ball à Essaouira. Né en 1942, il se lança tout jeune dans ce sport pour ne plus le quitter jusqu’à l’âge de la retraite. «Aujourd’hui, je me repose chez moi. J’ai consacré la majeure partie de ma vie au basket-ball. Ce sport m’a toujours passionné», déclare-t-il. C’est au collège Akensouss où Mohammed Boumessaoud a fait ses premières armes dans le basket-ball avec le professeur Mohammed Basko. «Le professeur Basko était un homme extraordinaire. Il avait formé plusieurs basketteurs, des footballeurs, des joueurs de handball… Ces classes alimentaient les équipes d’Essaouira de jeunes talents. On lui doit beaucoup. C’était un grand monsieur», souligne Moussa. Après le collège, Mohammed Boumessaoud rejoint l’équipe de l’Association Sportive d’Essaouira (ASE) en tant que junior. Améliorant son jeu, il finira par devenir l’une des pièces maîtresses de l’équipe des seniors. Il était le plus jeune joueur de cette formation qui faisait les beaux jours du basket-ball à Essaouira. A l’époque, le basket était un sport dit noble. Seule une élite, composée de joueurs issus de familles bourgeoises, pratiquait le basket-ball. «C’était la belle époque. Moi j’étais le plus jeune de l’équipe. On avait une meilleur formation. Parfois, on donnait du file à retordre aux équipes les plus fortes à l’époque comme les FAR ou le Wydad de Casablanca», se souvient M. Boumessaoud. Il quitta l’équipe en 1972 pour jouer dans un autre club, la Maison des Enfants d’Essaouira (MES).
«Au Maroc, le basket-ball vivait ses jours de gloire. Le niveau du championnat national était élevé. Il y avait même un joueur qu’on a surnommé l’homme des 64 points, Abid. Lors d’un match, il a enregistré à lui seul un total de 64 points !», raconte cet ancien basketteur.
Après une longue carrière de joueur puis d’entraîneur, il décida de créer en 1993 une nouvelle équipe de basket qu’il nomma Club Amal Essaouira (CAE). «Avec une poignée d’amis, on a créé le Club Amal Essaouira. On voulait avoir une bonne équipe. On est parti de rien. On a fini par former une équipe qui était solide. Mon rêve était de voir le CAE remporter le derby», dit-il. Un rêve qui ne tardera pas à se réaliser. La première année, le CAE a évolué en deuxième série. L’année suivante, l’ASE quitta l’élite. Et durant cette saison, le CAE a battu l’ASE en match derby.
Aujourd’hui, Haj Mohammed Boumessaoud est encore fier du travail qu’il avait accompli en tant que dirigeant du CAE. Son seul regret était d’accepter la fusion entre l’ASE et le CAE, survenue en 2000. «Ce n’était pas une fusion. C’était plutôt une mise à mort du CAE. J’aurais dû me méfier. Je ne regrette pas d’avoir consacré ma vie au basket-ball au détriment de ma famille. Mais je regrette, toutefois, d’avoir accepté cet accord», déplore-t-il. Mais son plus mauvais souvenir remonte bien avant 2000. En 1968, on lui promet une médaille d’honneur. Il s’est donc déplacé à Rabat pour recevoir ce prix. Finalement, il est rentré à sa ville natale les mains vides. Aujourd’hui, « Moussa » passe la majorité de son temps chez lui profitant d’une retraite bien méritée. Il est actuellement en train d’écrire ses mémoires.