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Nabil Benabdellah : «Une justice indépendante est au coeur de la nouvelle génération de réformes»

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ALM : SM le Roi vient de réitérer, dans son neuvième discours du Trône, l’appel du Royaume à l’Algérie pour l’ouverture des frontières. Le règlement de la question du Sahara est-il soluble dans un rapprochement avec le voisin de l’Est ?
Nabil Benabdellah : Indéniablement. Il est évident que le Maroc aspire à des relations saines, fructueuses et mutuellement profitables avec l’Algérie. Un cadre de bonne intelligence et de coopération ne peut que favoriser un règlement durable de la question du Sahara. Et c’est pour cela que nous appelons de tous nos vœux à l’ouverture des frontières et à l’engagement de relations, particulièrement sur le plan économique extrêmement fécondes pour les deux pays et pour le Maghreb d’une manière générale.  La dimension régionale de ce développement est fondamentale. Le Maghreb ne pourra durablement s’inscrire dans une logique de progrès que s’il arrive à constituer face à l’Union européenne, dans le cadre aujourd’hui de l’Union pour la Méditerranée (UPM), un ensemble régional maghrébin cohérent capable également de rayonner aussi bien sur le plan arabe que sur le plan africain. Et ce n’est pas avec des frontières fermées que nous pouvons y arriver. Maintenant, sur la question du Sahara, nous souhaitons que le règlement de ce dossier se fasse dans le cadre d’une pleine entente avec l’Algérie, tout en sachant que le problème peut être réglé également à l’échelle internationale et dans le cadre des Nations unies.

Le Souverain place la réforme de la justice à la tête des priorités actuelles. Avez-vous des attentes particulières à exprimer à ce sujet ?
Mes attentes sont celles de tous les Marocains, et de tous nos partenaires étrangers ; celles du citoyen marocain normal et celles de l’investisseur, tant national qu’étranger, qui aspire à sécuriser ses investissements. Il ne peut y avoir de démocratie pleine et entière qu’avec un pouvoir judiciaire capable, dans la transparence et l’équité, de redresser les torts, de garantir les droits de chaque citoyen, d’immuniser contre tous les abus et tous les dépassements, qu’ils proviennent d’institutions, ou qu’ils soient le fait de personnes physiques. C’est pour cela que la question d’une justice indépendante, probe, agissant avec célérité et efficacité, est au cœur de la nouvelle génération de réformes dont le pays a tant besoin.

En dépit d’une conjoncture économique difficile, marquée par la flambée des cours de pétrole, et le renchérissement de la vie, le Maroc a pu tenir bon. Comment expliquez-vous ce fait ?
Les réformes, et encore les réformes. La recette, c’est une vision claire et une volonté politique évidente de définir les contours d’une société de progrès, de modernité et de justice sociale. Il a fallu beaucoup d’audace. Depuis l’alternance, et en particulier avec l’avènement de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc s’est mis au travail. Dix ans après, les résultats sont là grâce à la politique des grands travaux, à la réforme du secteur économique essentielle, au lancement de nouveaux secteurs de développement comme l’aéronautique, l’off shoring, les nouvelles technologies … Le Maroc est considéré aujourd’hui comme un véritable pays émergent dans la région à laquelle il appartient. Mais ce n’est pas acquis pour autant car il reste énormément de chantiers à accomplir. Et le discours royal s’inscrit d’ailleurs dans cette perspective puisqu’il reconnaît que des problèmes essentiels subsistent et que la philosophie essentielle de la politique poursuivie par notre pays est de mettre l’Homme au centre du développement. Et pour cela il y a encore beaucoup de travail à faire pour assurer aussi bien une production suffisante de richesses qu’une juste répartition de ces mêmes richesses afin de combattre la pauvreté, la marginalisation et le développement inégal.

Que pensez-vous, également, de l’appel royal pour une accélération de la réforme du secteur de l’éducation ?
Force est de constater que, malgré quelques progrès enregistrés ici et là, le constat dans ce domaine est celui de l’échec. SM le Roi avait déjà eu l’occasion, dans le discours du Trône de l’année dernière, d’insister sur trois secteurs essentiels et sur la nécessité de leur réforme. Il s’agissait de l’agriculture, de la justice et de l’éducation. Le discours de cette année revient avec force sur ces mêmes priorités. Le Maroc ne peut compter, dans son processus de développement, que sur ses propres ressources humaines. 

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